Et de deux. Après le sénateur-maire de Conflans-Sainte-Honorine , Philippe Esnol, c'est au tour de l'édile de Fleury-Mérogis, dans l'Essonne, d'annoncer qu'il claque la porte du Parti socialiste. Soit deux défections en moins de deux jours.
David Derrouet, par ailleurs suppléant du député PS Malek Boutih, souvent très critique à l'égard du gouvernement, se dit "trahi" par la politique de sa majorité. Il explique que le Budget 2014 voté le 22 octobre à l'unanimité des députés socialistes (Malek Boutih y compris) a été "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase" :
"Ce n'est pas possible de voter une loi telle que celle-ci, contraire aux engagements pris pendant la compagne électorale.
ll y a une collusion terrible entre le pouvoir politique et le pouvoir économique. On fait payer la fraude fiscale, les délocalisations et donc la hausse du déficit aux classes moyennes avec une hausse des impôts qui va ralentir la croissance et accroître la crise. C'est un non-sens.
"
David Derrouet ajoute que François Hollande "se comporte comme un monarque républicain", à la fois "Premier ministre et président" qui s'est "détourné de ses promesses de candidat".
Le maire de cette commune de 9.200 habitants, qui abrite la plus grande prison d'Europe, dit assister à une "hémorragie de militants" et voit venir une "hémorragie d'élus".
Le 23 octobre, c'est Philippe Esnol qui claquait la porte du parti en lâchant un "mort aux cons " au passage sur son compte Twitter. Le ministre en charge des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, avait regretté que cet élu "qui a un problème sur la question du cumul des mandats utilise des mots immédiatement très forts" :
"Il a utilisé des mots qui échappent au vocabulaire habituel dans le langage politique pour être sur d'être repris dans des dépêches.
"
Si Philippe Esnol a indiqué qu'il rejoignait le Parti radical de gauche, David Derrouet a dit ne pas savoir s'il allait créer une force politique nouvelle ou se rallier à un autre parti. Il se présentera en tout cas aux prochaines municipales sans l'étiquette socialiste.