Le grand déballage patrimonial révèlerait-il la fracture entre fillonistes et copéistes à l'UMP ? Nadine Morano, fidèle alliée de l'actuel président de l'UMP, n'hésite en tout cas pas à attaquer les démarches de François Fillon et Laurent Wauquiez, qui ont tous deux rendu publiques leurs possessions.
Ce mercredi 10 avril sur France Info, l'ancienne ministre UMP s'en prend d'abord à la démarche, "démagogique" selon elle. Elle entend ainsi défendre "la frontière entre vie privée et vie publique" des élus. Mais se saisit elle-même, quelques secondes plus tard, des informations que ces publications révèlent sur son collègue de l'UMP Laurent Wauquiez :
Vous me parlez de Laurent Wauquiez, bah on apprend qu’à son âge, il est bien doté en terme de propriétés! Tant mieux pour lui ! Il est déjà bien né, il progresse bien…
Voir la vidéo à 2'30 :
Nadine Morano propose ainsi pour caricaturer, d'organiser des "visites du patrimoine" afin de vérifier si les déclarations des élus sont exactes.
Nadine Morano parlait déjà d'une démarche "démagogique" la veille sur France Inter, et égratignait au passage l'ancien Premier ministre UMP :
Rendre public son patrimoine, c'est une démarche absolument démagogique. Cela n'équivaut pas à un certificat d'honnêteté dans la vie publique. Je regrette que François Fillon soit tombé dans cette démarche.
Nadine Morano est d'abord une éternelle fidèle de l'ancien Président de la République. Elle est notamment trésorière de l'association "Les amis de Nicolas Sarkozy". Mais à l'hiver dernier, elle défendait la candidature de Jean-François Copé à la présidence de l'UMP. Son mentor, lui aussi, a sévèrement critiqué la publication du patrimoine des élus.
C'était mardi 9 avril sur France 2 :
Je ne concours pas à ce numéro de voyeurisme, d’hypocrisie dans lequel monsieur Hollande souhaite aujourd’hui jeter un espèce d’écran de fumée qui n’a échappé à personne pour faire oublier une affaire qui n’a rien à voir qui est celle d’un de ses ministres qui a tout simplement menti et fraudé le fisc.
Un petit "numéro de voyeurisme" auquel son rival François Fillon n'a pas mis longtemps à se livrer.