Publié à 11h19, le 23 août 2015 , Modifié à 14h14, le 23 août 2015

Nadine Morano songe à se présenter à la primaire : "Pourquoi pas moi ?"

© THOMAS SAMSON / AFP

GET READY - C'est par une pleine page dans Le Parisien, dimanche 23 août, que Nadine Morano sort du bois. Concrétisant un été où elle a tout fait pour occuper le terrain médiatique, tant par ses déclarations tonitruantes sur les migrants que par ses petites photos de séances bricolage dominicales, l'eurodéputée de Les Républicains fait donc sa rentrée en annonçant son intention de se présenter à la primaire de la droite et du centre pour 2017.

"Qu'est-ce qui m'interdirait de servir mon pays ?", lance-t-elle tout d'abord avant d'ajouter, telle Jean-Vincent Placé

 

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Pourquoi pas moi ?

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D'après Le Parisien, l'ancienne première sarkozyste de France "annoncera sa décision dans les prochaines semaines". Et elle croit en ses chances, dur comme fer :

 

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Si je me mets à faire campagne, je peux faire un très bon score.

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À condition de remplir les conditions pour concourir (notamment les parrainages), elle y serait tout de même confrontée à de sérieux concurrents. Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, éventuellement Xavier Bertrand, Christian Estrosi ou encore Nathalie Kosciusko-Morizet... sans même parler de Nicolas Sarkozy. À ceux qui croient qu'elle finira par rallier ce dernier, dont elle s'est sensiblement éloignée depuis quelques mois, elle rétorque :

 

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Je défendrai moi-même mes idées.

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D'où lui vient cette belle assurance ? Du fait qu'elle est comme les Français, les comprend et les représente, avance-t-elle :

 

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Les gens se reconnaissent en moi, c'est ma force. Je veux les rassembler, parler au chef d'entreprise comme à l'ouvrier. Les autres, ils font semblant de connaître le peuple.

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Souvent raillée, moquée, elle dénonce un "mépris de classe". "Je suis capable de résister aux épreuves et aux caricatures, poursuit-elle. Je sais rendre les coups. Je n'ai peur de rien !" Et d'en appeler à la figure tutélaire et très présente dans son référenciel politique du Général de Gaulle :

 

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Quand tu penses à ce qu'il a subi pendant la guerre... et je fléchirais devant le mépris de quelques-uns ?

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Pour mémoire, selon un indiscret du JDD début juillet, nadine Morano considère qu'il "nous faut un de Gaulle ou une Merkel", mais n'aperçoit personne de ce calibre à l’horizon... sauf peut-être elle-même, qui voit un modèle en la personne de la chancelière allemande.

Voilà en tous cas qui devrait alimenter les *réserves* de certains envers le nombre de candidats déclarés à la primaire. N'est-ce pas Rachida Dati ?

[Edit 14h15]

Et si Nadine Morano pensait en fait à se présenter hors du processus de la primaire ? En tous cas, elle ne porte pas ce dernier dans son coeur. Sur Facebook, l'eurodéputée écrit en effet, ce dimanche :

 

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La primaire est malheureusement un simulacre de démocratie. D'abord il s'agira d'un suffrage censitaire, comme au XIXe siècle. Les potentiels candidats ont pour première priorité la recherche d'argent à tout prix, en France et à l'étranger. En effet, le parti ne financera pas la primaire. Sans un budget de 2 millions d'euros inutile de concourir... La primaire fait-elle donc place aux riches ou place au peuple ? Combien d'électeurs décideront ? 1 million ? 2 millions sur les 14 millions d'électeurs de la droite et du centre ? Et puis, les parlementaires otages de la délivrance de leur parrainages choisiront celui qui sera en mesure de leur attribuer à nouveau une investiture...

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Parallèlement, elle réaffirme son intention de faire valoir ses positions à titre personnel :

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Je construis mon parcours pour la France non contre ou en faveur de quelqu'un mais pour tous les Français. [...] J'entends bien faire partager mes convictions tout au long des semaines qui viennent.

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Contactée par Le Lab, Nadine Morano n'a pas donné suite à nos sollicitations.



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