ALLEZ VIENS - C'est la mode, ces temps-ci. Dès qu'un responsable politique fait polémique jusque dans son propre camp, il se trouve quelqu'un d'un autre camp pour lui proposer de le rejoindre. On l'a vu avec Emmanuel Macron, sollicité non sans ironie par l'UDI comme par LR après sa remise en cause du statut des fonctionnaires. On l'a un peu moins vu avec Nadine Morano. Mais Nicolas Dupont-Aignan vient remédier à cela (et sans blague, en ce qui le concerne).
Le président de Debout La France explique en effet que l'eurodéputée et ancienne ministre de Nicolas Sarkozy est la "bienvenue" dans son parti "si elle le souhaite". Une offre d'emploi formulée dans une interview à Paris Match, jeudi 8 octobre :
"Nadine Morano est bienvenue chez nous si elle le souhaite. À condition qu'elle clarifie sa pensée européenne. L'an passé, elle débutait sa campagne électorale sur la tombe de Robert Schuman ; aujourd'hui, elle s'arrête sur celle du Général de Gaulle. Ce n'est pas tout à fait pareil.
"
Mais mis à part cette petite "condition" fixée par celui qui répète comme un réflexe qu'il est "gaulliste", rien ne s'oppose selon lui à ce transfert. Ses propos sur la "race blanche", pour lesquels elle a refusé de s'excuser ? Balivernes ! "NDA" se livre à une véritable plaidoirie en faveur de Nadine Morano (et a contrario à un sérieux réquisitoire contre Les Républicains) :
"Nadine Morano a été victime d'un lynchage inquisitorial. Ses propos ont été volontairement déformés. C'est révélateur de ce que sont devenus Les Républicains soumis à la dictatur de la pensée unique, incapables de savoir ce qu'ils défendent. Le seul tort de madame Morano, c'est de ne pas avoir remis dans son contexte la phrase de De Gaulle sur laquelle elle s'est appuyée. On ne peut plus débattre dans notre pays ; la France est entrée en hystérie.
"
"Pas étonnant que la population se détourne aussi massivement de la politique !", ajoute l'ancien candidat à la présidentielle.
Rappelons que, contrairement à Nicolas Dupont-Aignan, le Front national (avec lequel un rapprochement est toujours possible dans l'esprit du patron de DLF) ne veut "surtout pas" "récupérer" Nadine Morano.
[Edit 21h20]
Et comme l'a souligné un journaliste de France 2, la tentatvie de débauchage ne s'arrête pas là. Dans la foulée de la décision de la commission nationale d'investiture d'évincer Nadine Morano des listes LR pour les régionales, des candidats de Debout la France sont venus distribuer des tracts pour leur parti directement devant le siège de Les Républicains, rue de Vaugirard à Paris. #Malin.
Des candidats de @DLF_Officiel tractent devant le siège des #Républicains! #DLFpic.twitter.com/n7Fc9ANQM5
— Guillaume Daret (@GuillaumeDaret) 7 Octobre 2015