VIDÉO - Deux ans après, François Fillon explique son "dérapage" sur "le candidat le moins sectaire"

Publié à 20h44, le 07 octobre 2015 , Modifié à 20h50, le 07 octobre 2015

VIDÉO - Deux ans après, François Fillon explique son "dérapage" sur "le candidat le moins sectaire"
© Captures d'écran France 5 / Montage Le Lab

Ce jour-là, il a un peu déconné. Il le reconnaît. "Aux municipales, je conseille de voter pour le moins sectaire", avait lâché François Fillon, interrogé sur d'éventuels duels PS-FN au second tour, au mois de septembre 2013. Sous-entendu : éventuellement pour le FN. Un "dérapage", concède-t-il aujourd'hui, causé par un malheureux moment d'inatention. Ce qui est tout de même ballot car jamais, au grand jamais, l'ancien Premier ministre n'a "voulu voter pour des candidats du Front national", assure-t-il. 

Désormais candidat à la primaire de la droite et du centre de 2016, François Fillon était l'invité de C à vous, sur France 5, mercredi 7 octobre. Et le député LR de Paris est questionné sur cette phrase malencontreuse, sur laquelle il revient dans son livre programmatique, Faire. "J'essaye d'expliquer dans mon livre, justement, que c'est pas ce que j'avais voulu dire", commence-t-il. Il développe :

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Je dis dans mon livre que moi, je n'ai jamais été à l'aise avec le 'ni-ni' pour une raison simple, c'est que je peux pas mettre le Parti socialiste et le Front national sur le même plan. Le Parti socialiste, c'est pas une PME familiale et il a écrit quelques pages honorables de l'histoire de France, ce qui n'est pas le cas du Front national. Donc je n'ai jamais été à l'aise avec ce 'ni-ni'.



Et lorsque je me suis exprimé en disant : 'Dans une élection locale, votez pour le moins sectaire', dans mon esprit le moins sectaire c'était évidemment pas le candidat du Front national. Et ensuite dans l'émission,  il y a eu - ça arrive, ça s'appelle un dérapage - une question suivante [...] : 'Est-ce qu'il y a des socialistes sectaires ?' Et à ce moment-là, c'est comme si j'avais déconnecté mon cerveau de la phrase précédente, j'ai dit 'oui, évidement qu'il y [en] a'. Donc j'essaye d'expliquer dans mon livre que je n'ai jamais voulu voter pour des candidats du Front national.

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Une séquence à revoir dans cette vidéo isolée par Le Lab :



À l'époque, questionné sur l'existence de socialistes "sectaires", il avait en effet déclaré : "Cela peut arriver, je ne dis pas que c’est toujours le cas, mais ça peut arriver." Mais il fallait évidemment comprendre que cela n'était pas un appel à voter contre eux. 

[BONUS TRACK] Le revirement du revirement du revirement du...

Revenons un instant sur la toute première phrase de François Fillon sur ce sujet ce mercedi : "Moi, je n'ai jamais été à l'aise avec le 'ni-ni'". Il s'agit du cinquième changement d'avis de l'ancien Premier ministre sur ce fameux "ni ni" depuis 2011. Comme l'avait montré Le Lab au mois de février, François Fillon ne cesse en effet de modifier sa position sur l'appel au vote à formuler en cas de duel PS-FN au second tour d'une élection locale. Sa dernière déclaration sur ce point était la suivante, au moment d'une législative partielle dans le Doubs :

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Je combats le FN parce que c'est notre adversaire, parce que c'est l'adversaire de la France. […] Aucune voix ne doit aller à un parti qui prône un nationalisme dangereux, qui veut faire éclater l’unité européenne et dont le programme économique s’apparente à celui de l’extrême gauche. […] Peut-on pour autant appeler à voter dans le Doubs pour le candidat socialiste ? Non !

"

Du "ni ni" pur jus, donc. Une stratégie avec laquelle il dit aujourd'hui n'avoir "jamais été à l'aise"...

Du rab sur le Lab

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