Olivier Ferrand croqué par les journalistes

Publié à 14h59, le 30 juin 2012 , Modifié à 17h12, le 30 juin 2012

Olivier Ferrand croqué par les journalistes
Olivier Ferrand en mars 2008 (Maxppp)

Qui était Olivier Ferrand ? Pour mieux connaitre cet homme mort à 42 ans, fondateur de Terra Nova et fraichement élu député dans les Bouches-du-Rhône, Le Lab vous propose une sélection de trois portraits.

Voici Olivier Ferrand croqué par Libération, Rue89 et Le Monde.

  1. "Il est socialiste mais il a l'air si gentil"

    Sur Libération

    Diplômé "cumulard", (HEC, Sciences-Po, ENA), désireux plus jeune de devenir sportif professionnel, finalement haut fonctionnaire et conseiller de Jospin, Moscovici ou DSK… Celui qui fonde le think tank Terra Nova en 2008 intrigue les journalistes.

    Dans sa deuxième tentative pour devenir député [il s’était déjà présenté aux législatives en 2007 dans les Pyrénées-Orientales], il froisse quelques élus locaux et s’implante à Marseille.

    Libération, Le Monde et Rue89 l’ont croqué en période de campagne.

    "Mais qu’est-ce qu’il les énerve", commence Charlotte Rotman dans Libération. Au PS, Olivier Ferrand "inspire les médisants" :

    Olivier Ferrand, 42 ans, suscite "envie et aigreur", confirme un ami. Un de ses proches parle même de "haine froide" : "Ils le détestent un peu dans le vide. C’est une énigme."

    De banales jalousies ? "Parce qu’il a un côté beau gosse, intelligent, qui a réussi ?" analyse le même. Trop libéral, celui qui avait pris le sillage de DSK ? Trop médiatique ? On l’estampille "faiseur", "autosatisfait", "ambitieux".

    Celui qui agace mais fait bouger les lignes [c'est lui qui a fait germé l'idée de primaires au PS] décide en tout cas de se présenter dans les Bouches-du-Rhône pour devenir député. Il y est né mais il n’y vit pas, alors l’impression de parachutage est forte :

    Dans la 8e circonscription des Bouches-du-Rhône, (où Sarkozy est arrivé en tête avec 28,8%, suivi de Le Pen, 25% puis Hollande, 22,5%), on l’a vite caricaturé en intello parisien parachuté.

    "Ici, il est inconnu. Pour nous, Terra Nova, c’est plus une série télé qu’un club de réflexion", balance Nicolas Isnard, son adversaire UMP. Les élus PS locaux ont eu du mal à digérer son investiture.

    Olivier Ferrand est en tout cas là pour se battre, raconte Ariane Chemin dans Le Monde. Il se lance à l’assaut d’une terre à droite depuis soixante ans, "une des vingt circonscriptions les plus FN de France". Dans la sienne, la huitième, Marine Le Pen a fait 25%. Au second tour, il sera d’ailleurs au cœur d’une triangulaire. Ca ne le dérange pas, lui qui a identifié avec son think tank, Terra Nova, les "cinq catégories d’électeurs FN". Il voit sa circo comme "une terre d’expérimentation".

    Mathieu Deslandes, de Rue89, le croque comme "l’intello qui plait aux vieilles dames". Dans ses déplacements, il passe bien :

    Les vieilles dames adorent ce petit garçon de 42 ans qui leur présente sa candidature. Il est socialiste mais il a l’air si gentil. Et il est mieux peigné qu’Eric Charden sur la couverture du numéro hommage de Paris Match. Si la circonscription n’était peuplée que de femmes octogénaires, Olivier Ferrand serait sûr de l’emporter le 17 juin.

    As du porte à porte, Olivier Ferrand dégainait sa botte secrète, imparable :

    Je vais vous faire une proposition très simple. Si un autre candidat vient vous voir, votez pour lui. Sinon, votez pour moi. Ceux qui se démènent en campagne ont de fortes chances de bosser une fois élus.

    Ca a marché. Elu avec 40.5% des voix au second tour, il écrase le Front national. C'est désormais son suppléant, Jean-Pierre Maggi,élu local depuis 35 ans, qui défendra ses idées à l'Assemblée nationale.

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