Parité, jeunesse : Nicolas Sarkozy "commence à changer d'avis" en faveur des quotas en politique

Publié à 12h28, le 04 novembre 2015 , Modifié à 12h50, le 04 novembre 2015

Parité, jeunesse : Nicolas Sarkozy "commence à changer d'avis" en faveur des quotas en politique
© PHILIPPE HUGUEN / AFP

LE CHANGEMENT - Il n'est pas si loin, le temps où Nicolas Sarkozy expliquait, en Bureau politique de ce qui était encore l'UMP, que "c’est bien la parité en politique, mais c’est bruyant". La remarque, un brin misogyne, visait alors Valérie Pécresse, *coupable* de bavardage. C'était au mois d'avril. Mais il faut croire que seuls les imbéciles ne changent pas d'avis.

Car les quotas en politique, Nicolas Sarkozy "commence à être pour", selon nos informations. Notamment en ce qui concerne la place des jeunes sur les listes aux élections locales. Une évolution due, selon son entourage, à son analyse de la parité hommes-femmes (que LR ne respecte toujours pas très bien). "Il considère que ça a ouvert la politique", explique ainsi au Lab un proche du chef de l'État. Sur ce point au moins, il aurait donc bien changé.

Geoffrey Carvalhinho, nouveau secrétaire général des Jeunes Républicains, fait savoir qu'il a interpellé le patron en Bureau politique, mardi 3 novembre, sur la "sous-représentation" des jeunes en position éligible sur les listes pour les régionales. Il raconte :

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J'ai expliqué que nous n'étions pas seulement des machines à tracter, des colleurs d'affiches ou des ambianceurs de meetings. Qu'on a vocation à devenir des élus et qu'il faut nous en donner les moyens. C'est une grogne qui montait chez les Jeunes Républicains.



Je pensais m'en prendre plein la figure, mais il m'a répondu de façon assez favorable, me disant : 'À ta place, j'aurais fait comme toi, et même bien pire'.

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Et Nicolas Sarkozy d'ajouter, toujours selon Carvalhinho :

 

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Au début, j'étais contre les quotas, mais je commence à être pour.

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L'entourage du président de LR confirme au Lab la teneur de cette conversation :

 

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Il a expliqué qu'il n'était pas, à l'origine, quelqu'un de très favorable aux quotas, mais que son expérience de la vie politique le faisait un peu changer d'avis. Il est plus ouvert aujourd'hui dans sa réflexion là-dessus, notamment parce qu'il considère que la parité hommes-femmes a ouvert la politique.

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Contacté par Le Lab, Brice Hortefeux avait déjà quitté la réunion, mardi soir, lorsque le sujet "jeunes" a été abordé. Mais de manière générale, il n'a "jamais entendu Nicolas Sarkozy en parler", explique-t-il. "Ce qui ne veut pas dire qu'il ne l'a pas évoqué par ailleurs", tempère l'ami de trente ans.

Cela dit, il n'y aura probablement pas d'instauration de "quota jeune" pour les futures élections. "C'est très compliqué de le faire : qu'est-ce que ça veut dire, la jeunesse ?", s'interroge un proche de l'ancien chef de l'État. 30 ans ? Moins ?

Avec les JR, Geoffrey Carvalhinho formule la proposition suivante :

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Qu'au moins un jeune méritant par département obtienne une investiture pour la prochaine élection.

 

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Selon lui, Nicolas Sarkozy a encore indiqué qu'il allait les "recevoir pour en reparler". Mais "c'était surtout un message pour dire qu'il avait bien compris, qu'il fallait que ce soit pris en considération, quitte à ce qu'on se force un peu, décrypte un proche du patron de LR. C'était plus de l'ordre du symbole".

[Edit 12h50]

Sur Twitter, l'opposition interne (et anonyme) aux JR a certes salué l'intervention de Geoffrey Carvalinho, mais aussi fustigé le manque d'initiative de la présidente, Marine Brenier, en faveur de l'investiture de jeunes durant les réunions de la Commission nationale d'investiture :

Le collectif "La Liste" a longtemps contesté l'élection à la présidence des JR qui a vu la victoire du tandem Brenier-Carvalhinho, avant d'abandonner toute idée de candidature, faute de soutiens suffisants.



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