MON GOUVERNEMENT SÛR - C'est là, il y a deux ans tout pile, que celui qui n'était *qu'un* ministre de l'Économie particulièrement remuant d'un Président socialiste avait encore une fois remis en cause les 35 heures. Devenu candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron avait finalement promis de ne pas toucher à ce totem de gauche, considérant que "la durée légale du temps de travail doit rester à 35 heures". Aujourd'hui à l'Élysée, et alors que sa politique pro-entreprises est l'un des principaux marqueurs du début de son quinquennat, le chef de l'État ne se rendra pas à l'université d'été du Medef, qui débute ce mardi 29 août à Jouy-en-Josas (Yvelines). Pas plus que son Premier ministre Édouard Philippe. Mais le patron des patrons Pierre Gattaz ne leur en veut pas. Mieux, il les comprend parfaitement.
Au Parisien ce mardi, le président du Medef lâche "avec un sourire entendu" selon le quotidien :
"À sa place, on n'y serait pas allés non plus...
"
Manière de dire que la présence de l'un ou l'autre membre de l'exécutif, particulièrement Macron, ferait sans doute un peu too much alors que les ordonnances permettant de modifier le Code du travail doivent être présentées 48 heures plus tard et que cette réforme, combinée à celle de l'ISF, donne déjà l'image d'un "Président des riches" et "des patrons". Le chef de l'État n'a d'ailleurs sans doute pas besoin de donner ce signe supplémentaire au patronat : au mois de mai, Pierre Gattaz jugeait qu'il faisait "un sans faute pour l'instant", disant carrément être "sur un nuage". Sur RTL ce 29 août, il se félicite encore de "l'effet Macron" sur l'économie. Sans oublier que le Medef avait soutenu le candidat d'En Marche ! pour le second tour de la présidentielle et que Pierre Gattaz l'avait, à l'époque, encensé pour son action en tant que ministre de l'Économie...
On comprend donc aisément que le patron des patrons ne soit pas plus vexé que cela. Car 12 ministres et secrétaires d'État seront tout de même de la partie pour l'université d'été du syndicat patronal. Et pas des moindres : "Jean-Yves Le Drian (Europe et Affaires étrangères), Bruno Le Maire (Économie et Finances), Jean-Michel Blanquer (Éducation nationale), Nathalie Loiseau (Affaires européennes) et Benjamin Griveaux (secrétaire d'État "auprès de" Bruno Le Maire)", liste le patron du Medef dans Le Parisien. Et le même d'ajouter, satisfait :
"Le gouvernement sera donc très bien représenté. Je peux comprendre l'absence du Président et de son Premier ministre. Les ordonnances sur la réforme du Code du travail sont attendues jeudi et cela doit les occuper.
"
Pour mémoire, Nicolas Sarkozy s'était rendu à cette grand-messe patronale de rentrée l'année de son élection en 2007, contrairement à François Hollande qui y avait missionné son Premier ministre Jean-Marc Ayrault en 2012, puis Manuel Valls à partir de 2014. L'an dernier déjà, Emmanuel Macron ne s'était pas rendu à l'université d'été du Medef : il préparait alors sa démission du gouvernement et sa candidature à la présidentielle.