L'UMP n'était pas une habituée de la chose. Mais depuis que le parti est passé dans l'opposition, il redécouvre les joies ... de la pétition.
Cela a commencé le 19 septembre. Une semaine après la rentrée parlementaire, l'UMP décide en bureau politique de lancer une pétition nationale contre le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales. Ce jour-là, Jean-Marc Ayrault vient de confirmer la promesse de campagne de François Hollande : oui, les étrangers pourront voter dès les élections municipales de 2014.
Depuis, le président a fait comprendre que la promesse serait difficilement tenable avant les échéances de 2014, la majorité des trois cinquièmes n'étant pas réunie. La pétition, quant à elle, est toujours sur le site de l'UMP depuis deux mois et affiche 191.688 signataires.
L'UMP a continué ses lancements de pétition à l'occasion de nouveaux sujets de société. Le 15 octobre, c'est Jean-François Copé qui lâche cette idée au sujet de la dépénalisation du cannabis. Vincent Peillon, ministre de l'Education, vient de se dire favorableà l'ouverture d'un débat sur la question. Le secrétaire général de l'UMP demande donc à François Hollande "de trancher". Et le menace d'une pétition s'il ne le fait pas.
Vincent Peillon est rapidement recadré par Jean-Marc Ayrault et François Hollande : il ne parlait qu'à "titre personnel". La pétition ne verra donc pas le jour.
Un mois plus tard, le 13 novembre, c'est cette fois-ci le mariage pour tous qui est visé. Les députés de la majorité viennent de rejeter la proposition UMP de créer une commission spéciale sur le mariage homosexuel à l'Assemblée nationale.
Ces derniers considèrent donc qu'il y a absence de débat sur la question. Le président du groupe UMP, Christian Jacob, annonce dans la foulée le lancement d'une nouvelle pétition nationale afin que des "Etats généraux" soient organisés dans tout le pays, "pendant au moins un semestre".
Le projet de loi sur le mariage pour tous a été adopté en conseil des ministres le 7 novembre et doit être examiné à l'Assemblée à partir du 29 janvier, après une série d'auditions par la commission des Lois. La pétition, elle, n'est pas encore accessible.