Vexé, Jean-Vincent Placé ? Dans son édition du 9 août, le Nouvel Observateur raconte que le gouvernement ne prend pas vraiment au sérieux le sénateur écolo lorsqu'il déclare : "A l'heure où je parle, je voterai non au traité européen". Comme le Parti de gauche ou certains députés socialistes, Jean-Vincent Placé est en effet opposé à un traité "préparé par Merkel et Sarkozy".
Face à cette mise en garde, un ministre se moque : "Notez qu'il a précisé "à l'heure où je parle"... Attendons donc l'heure suivante. On connaît notre Placé !"
Invité d'Europe 1 ce 10 août, Jean-Vincent Placé n'a pas souhaité commenter cette ironie... mais ne s'est pas privé de riposter en mettant le gouvernement face à ses propres contradictions : "Vous noterez que, par exemple, le ministre des Affaires européennes a voté 'non' au traité européen en 2005 et aujourd'hui il est absolument pour ce pacte budgétaire. Les gens, manifestement, ont le droit de changer d'avis."
Bernard Cazeneuve fait en effet partie de ces membres du gouvernement opposés au traité constitutionnel européen de 2005, à l'image de Laurent Fabius, Arnaud Montebourg ou Christiane Taubira. Il n'était pas député lors des débats à l'Assemblée mais avait voté "non" lors du référendum. Le détail a son importance puisque c'est lui qui sera chargé de préparer le projet de loi pour ratifier le traité en septembre.
Le Parisien le lui rappelle d'ailleurs ce 10 août. Bernard Cazeneuve met donc en avant la renégociation et le pacte pour la croissance, obtenus par François Hollande lors du dernier sommet européen, pour expliquer son changement de position : "Pour la première fois depuis quinze ans, un chef de l'Etat s'emploie à modifier le cours de la politique européen (...) Une première étape s'est concrétisée le 29 juin avec le pacte pour la croissance. Il nous faut réussir les autres."