Pour Bruno Le Maire, l'affaire Benzema démontre qu'il "n'y a plus de pouvoir politique en France"

Publié à 11h42, le 17 avril 2016 , Modifié à 11h49, le 17 avril 2016

Pour Bruno Le Maire, l'affaire Benzema démontre qu'il "n'y a plus de pouvoir politique en France"
Bruno Le Maire cherchant désepérément l'autorité de la République © AFP

#FOOTPOLITIQUE - C'est l'un des arguments les plus récurrents de la droite contre François Hollande, Manuel Valls et leur gouvernement : depuis 2012, il n'y aurait "plus d'autorité" en France, alors que les Français demanderaient justement un peu de tenue dans ce pays. Bruno Le Maire partage cette analyse. Et il arrive à la développer au moyen d'un exemple tout à fait étonnant : l'affaire Benzema. Oui, l'affaire Benzema. 

Mais avant de détailler la pensée du candidat à la primaire de la droite, un petit rappel des faits s'impose. 

L'attaquant du Real Madrid ne sera finalement pas sélectionné pour l'Euro de football organisé en juin en France, du fait de cette affaire de sextape et de présumé chantage envers Mathieu Valbuena. Le débat a agité les milieux concernés pendant des semaines, mais pas que : dans la classe politique aussi, on a pris position pour ou contre la sélection de Benzema en Bleu au regard de sa situation judiciaire. Y compris au gouvernement : Manuel Valls et Patrick Kanner avaient indiqué souhaiter que le numéro 9 du Real ne soit pas retenu dans la liste de Didier Deschamps, après quoi François Hollande leur avait demandé "d'arrêter leurs conneries" à ce sujet. En vain puisque le Premier ministre avait ouvertement réitéré son appel à "l'exemplarité" des sportifs

Et c'est justement sur cette opposition entre le chef de l'État et celui du gouvernement que se base Bruno Le Maire pour dresser son constat. Selon un indiscret du JDD dimanche 17 avril, le député LR de l'Eure considère donc qu'"il n'y a plus de pouvoir politique en France, plus d'autorité !". Il développe :

 

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Avec un président de la République qui le soutient et un Premeir ministre qui estime qu'il ne faut pas qu'il soit dans l'équipe de France. Résultat : le Premier ministre a gagné sur le Président.

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Aux dernières nouvelles, François Hollande n'a pourtant pas publiquement "soutenu" Karim Benzema, mais simplement fait savoir aux membres de son gouvernement en privé qu'il aimerait bien qu'ils arrêtent de s'exprimer à ce sujet dans la presse. Mieux : selon Le Parisien, il aurait considéré qu'il n'était pas possible de voir l'attaquant participer à la compétition, soulignant le "tort qu’il a porté aux Bleus". Mais c'est un peu du pareil au même pour Bruno Le Maire, qui y voit donc tout simplement le signe d'un affaiblissement des institutions de la République. 

À noter que lui-même "se réjouit" de la non-sélection de Karim Benzema. Contrairement à d'autres au sein de son parti, et notamment le président de ce dernier. Nicolas Sarkozy avait en effet refusé de jouer les sélectionneurs en considérant qu'il valait mieux ne pas s'exprimer sur une affaire judiciaire en cours. D'où une terrible question : n'y aurait-il donc plus "d'autorité" chez LR ?



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