Pour défendre Cahuzac, Faure pointe le manque de "crédibilité" de ses accusateurs

Publié à 08h47, le 26 décembre 2012 , Modifié à 10h06, le 26 décembre 2012

Pour défendre Cahuzac, Faure pointe le manque de "crédibilité" de ses accusateurs
(Maxppp)

Le supposé compte en Suisse de Jérôme Cahuzac va-t-il affaiblir le gouvernement ? C'est la question que pose ce 26 décembre Le Figaro , qui relaie le soutien ou, au contraire, les doutes de ministres anonymes et de leur entourage.

Le conseiller d'un membre du gouvernement s'interroge ainsi :

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C'est étrange. Prouver qu'on n'a pas de compte en Suisse, ça prend une heure, montre en main. Pourquoi Cahuzac ne le fait-il pas ?

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La question d'un éventuel remaniement est également évoquée par le quotidien. A cause des soupçons levés par Mediapart, le ministre du Budget pourrait faire partie des "remaniés ". "On ne va pas se traîner une "affaire Woerth" pendant six mois", estime ainsi un conseiller de Bercy.

Voilà pour les doutes. Mais, pour le moment, c'est le soutien haut et fort à Jérôme Cahuzac qui prime et une défense autour de la thèse d'un "complot" contre le ministre. Olivier Faure, député socialiste et très proche de Jean-Marc Ayrault, a relayé la parole officielle ce 26 décembre sur France 2.

Le message : 1 - Jérôme Cahuzac est victime de corbeaux et 2 - il n'a pas à prouver son innoncence.

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Ce que j’observe c’est qu’on a une histoire de Clochemerle avec un ancien opposant aux municipales de Jérôme Cahuzac qui détient un enregistrement qu’il prétend être réel, qu’il transmet à un autre opposant aux législativeset au fond une histoire qui tourne en boucle.

Les uns prétendant qu’ils l’ont mais qu’ils ne veulent pas le donner, les seconds qui l’ont reçu mais qui ne l’ont jamais écouté.

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Olivier Faure profite ici de l'imbroglio entre les différents protagonistes de "l'affaire" Cahuzac.

D'un côté Michel Gonelle, ancien rival politique du ministre à la mairie de Villeneuve-sur-Lot et détenteur d'un enregistrement contre lui, qui affirme ne pas être la source de Mediapart. De l'autre le juge Jean-Louis Bruguière, lui aussi ancien rival politique UMP aux législatives de 2007, qui reconnait avoir eu l'enregistrement en main ... mais qui jure ne pas en avoir pris connaissance .

Bref, deux anciens opposants de l'actuel ministre qui se renvoient la balle et qui permettent à Olivier Faure de parler d'une histoire "pour l'instant pas très crédible".

Le député enchaîne en soulignant que Jérôme Cahuzac n'a de toutes façons pas à prouver son innoncence. C'est l'accusation qui doit démontrer ses dires :

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C’est extraordianire dans un pays comme le notre que ce soit celui qui est accusé injustement de devoir faire la démonstration qu’il n’a pas détenu de compte.

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Notons que le député prend soin de ne pas être trop catégorique en ponctuant ses réponses de "pour le moment" ou de "pour l'instant". Si des éléments contre le ministre sont révélés, la donne ne sera plus la même :

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Est-ce que quelqu’un peut apporter la preuve inverse ? Pour l’instant non. Si c’était le cas, il serait bien entendu en difficulté et le gouvernement aussi et il serait certainement amené à quitter ses fonctions. Mais pour l’instant rien n’indique que ce qui est affirmé est la vérité.

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Suite à la plainte pour diffamation contre Mediapart du ministre, le parquet de Paris a ouvert une enquête préléminaire le 7 décembre.

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