BÉNÉFICE / RISQUE - François Baroin est à la fois un des premiers soutiens de François Fillon dans sa course à la présidentielle et un grand défenseur de Nicolas Sarkozy. Ce qui n'est pas toujours aisé lorsque les deux s'affrontent, même officieusement, pour 2017.
Invité d'Europe 1 ce 17 octobre, l'ancien ministre de l'Économie assure que pour le moment cette double fidélité ne pose pas problème :
Seul François Fillon est candidat déclaré à l’élection, il est d’ailleurs l’un des deux ou trois seuls à pouvoir exercer cette responsabilité en 2017. Il y a Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, les deux ne sont pas encore candidats donc la situation n’est pas encore inconfortable.
Et son soutien à l'ex-Premier ministre ne l'empêche pas d'avoir un certain recul par rapport à sa stratégie anti-Sarkozy du moment. François Baroin parle d'une "prise de risque" :
Il a une stratégie d’émancipation.
C’est une stratégie qui comporte des risques, elle doit être appréciée à la mesure de ces risques.
Se séparer de Nicolas Sarkozy aujourd’hui c’est une prise de risque, c’est l’histoire qui dira si c’était dans le sens profitable pour lui.
Par ailleurs, François Baroin, qui a récemment accompagné l'ancien président dans un déplacement à Londres, ne ménage pas ses critiques vis-à-vis de la convention UMP de ce jeudi visant à faire le bilan de la droite au pouvoir. Une convention organisée par Jean-François Copé, qu'il n'apprécie pas.
François Baroin dénonce une idée "au mieux inutile, au pire dangereuse" :
Je trouve que c’est une drôle d’idée au mieux inutile au pire dangereuse, parce que le fait de vouloir organiser un regard objectif ou subjectif de la part de sa famille vis-à-vis du bilan de Nicolas Sarkozy ne permet pas de mettre en perspective les 5 années de Nicolas Sarkozy.
Au final, ce sera interprété comme le procès de Nicolas Sarkozy, il y aura des phrases. (...)
C’est d’abord du nombrilisme, ça n’intéresse pas les Français, le regard porté sur le quinquennat c’est celui des historiens.
Nous, nous sommes en responsabilité politique et je suis d’autant plus à l’aise pour vous le dire que je suis pas un sarkozyste historique et que j’ai eu des débats avec lui. (...)
Nous devons valoriser ce qu'il a fait.
(...) C’est une mauvaise séquence, il faut vite que cette journée se termine.
Il ne fera donc évidemment pas partie de cette convention, comme un grand nombre de cadres de l'UMP.