MOINS FORT, NICOLAS ! - Ce n'est pas la première fois que l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s'impatiente de l'omniprésence médiatique de Nicolas Sarkozy. Mais jamais il n'avait été allé aussi loin dans ses critiques.
En mai dernier, il déplorait que le vrai-faux retour permanent de l'ancien président de la République à la vie politique n'empêche "l'émergence de nouveaux talents" à l'UMP. Un mois plus tard, il qualifiait cette ambiguïté de "problème", et trouvait "trop anticipée" la rupture progressive de Nicolas Sarkozy avec son voeu de retrait de la vie politique.
Rebelote dimanche 15 décembre 2013 sur son blog, Carnet JPR. Le sénateur UMP de la Vienne détaille les autres "inconvénients" de cette communication :
- Ca occupe les plateaux de télévision et, pendant ce temps là, on ne parle pas des deux principales préoccupations des Français : le chômage et les impôts.
- Parler de la personne de Nicolas Sarkozy, ça évite de parler des idées et ça affaiblit les efforts des uns et des autres et ceux de l’UMP, pour construire un projet d’alternance neuf, courageux, imaginatif pour la France.
- Cela permet à de nombreux déçus de Hollande de commenter l’opposition plutôt que de critiquer le pouvoir.
Le dernier reproche semble même adressé directement à Nicolas Sarkozy :
Ce n’est pas bon pour l’ancien Président lui-même. S’il devait revenir, il lui faudrait rebâtir un projet qui exige travail (ce qu’il fait énormément) et silence (ce qu’il ne fait pas suffisamment).
En creux, Jean-Pierre Raffarin explique que cette stratégie profite à la majorité, comme "stratégie de diversion du pouvoir" : à trop parler de Nicolas Sarkozy, on oublie de parler des "difficultés de la gauche".
D'où l'appel à la patience de l'ex Premier ministre à Nicolas Sarkozy :
Nicolas Sarkozy a déjà fait le parcours, chacun sait qu’il a la dimension du poste, mais nous ne saurons qu’en 2016 si les conditions, les circonstances de son retour seront réunies, en résumé si notre pays l’appellera…