CORDIALE ENTENTE - Ils ne s'étaient pas parlé depuis le 15 mai 2012. Réunis pour un hommage solennel à l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, François Hollande et Nicolas Sarkozy entretiennent d'habitude des rapports peu chaleureux.
A l'un, l'autre reproche de ne pas l'avoir raccompagné en bas du perron de l'Elysée, d'être "nul", de mettre en péril le pays. A l'autre, le premier reproche son bilan d'ex Président, de ne pas avertir l'Elysée ou le Quai d'Orsay lorsqu'il rencontre des chefs d'Etat étrangers, d'avoir critiqué l'intervention française au Mali.
Pourtant, les deux hommes ne se détestent pas, assure François Hollande au Journal du dimanche du 15 décembre, qui revient sur les coulisses de cette rencontre entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, mardi à Soweto.
Le président de la République livre ainsi sa perception de la passation de pouvoir du 15 mai 2012 à l'Elysée. Une perception très différente de ce que la presse avait pu en dire à l'époque :
La passation de pouvoir, contrairement à tout ce qui s'est écrit, s'est bien passée. La discussion était apaisée et responsable. Ce n'était pas froid.
Quinze jours après ce 15 mai 2012, pourtant, le Canard enchaîné révélait que Nicolas Sarkozy avait passé à la broyeuse tout le courrier reçu depuis le 6 mai à l'attention de François Hollande.
Cet épisode, tout comme le refus du nouveau chef de l'Etat de raccompagner son prédécesseur au bas du perron de l'Elysée, laissaient à penser que la passation avait été très fraîche. Impression erronée, explique donc François Hollande, pour qui "la campagne, c'était la campagne".
Si la cérémonie d'hommage à Nelson Mandela s'est bien passée - les deux hommes ont notamment parlé de la montée du Front national, selon Nicolas Sarkozy -, elle n'en est pas moins restée au stade de la "courtoisie républicaine".
Les deux hommes expliquent notamment à l'hebdomadaire s'être "vouvoyés" pour l'occasion, alors qu'ils se tutoyaient en temps normal.