Dans le débat sur une éventuelle intervention armée en Syrie, beaucoup de références historiques ont été utilisées. Le Vietnam, l'Irak... Et maintenant la guerre d'Espagne.
Dans un communiqué de presse publié sur son blog, l'ancien député socialiste Julien Dray met en garde contre "un nouveau Guernica", en référence au bombardement de la ville espagnole par Franco, en avril 1937.
Car les situations espagnole et syrienne ont, selon lui, plusieurs points communs :
Comme à Guernica, le régime Assad choisit la terreur par l’extermination d’une population civile délibérément ciblée. Installer la terreur par l’usage des gaz chimiques est à coup sûr un moyen de réinstaller son régime là où ses opposants s’étaient, peu à peu, installés.
Julien Dray appelle à se souvenir des leçons tirées de Guernica pour justifier une intervention rapide en Syrie :
Souvenons-nous de la faute politique qui a consisté d’abord à ne pas intervenir contre Franco en Espagne puis, dans un second temps, à laisser raser cette ville et massacrer sa population par des bombardements de l’allié nazi du même Franco. [...]
Si les démocraties avaient eu un peu de courage au moment de Guernica, il est probable qu’Hitler et Mussolini auraient été moins enclins à enclencher la guerre quelques mois plus tard.
Si Julien Dray se prononce clairement pour une intervention en Syrie, et sans mandat de l'ONU, il se garde bien de vouloir passer pour un va-t-en guerre :
Quand on est socialiste, on est évidemment pacifiste, on est pour la paix, mais on ne doit pas être naïf [...] Il arrive que certains conflits franchissent un cap qui hypothèque toute issue politique. C’est de ce point de vue que la question de l’usage des armes chimiques doit être considérée.