Pour Nicolas Sarkozy, il n’est pas "immoral" de voter pour le FN, mais contre-productif politiquement

Publié à 20h15, le 27 mars 2015 , Modifié à 20h53, le 27 mars 2015

Pour Nicolas Sarkozy, il n’est pas "immoral" de voter pour le FN, mais contre-productif politiquement
Nicolas Sarkozy © Montage Le Lab

C’est une petite phrase qui risque de faire bondir à gauche. Invité du 19/20 de France 3 ce vendredi 26 mars, Nicolas Sarkozy a estimé en substance qu’il n’était pas "immoral" de voter pour le Front national, seulement contre-productif d’un point de vue politique. Alors que le parti de Marine Le Pen a terminé deuxième au premier tour des départementales, le patron de l’UMP a déclaré :

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S’il est immoral de voter pour le Front national, pourquoi est-il autorisé ? Je veux dire à ceux qui ont voté Front national au premier tour : ce n’est pas une question morale. En faisant ça, ils auront un président de conseil départemental socialiste de plus.

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C’est l’argument fétiche des responsables du parti de droite ces dernières semaines : glisser un bulletin FN ou PS dans l’urne, c’est du pareil au même, l’un étant l’allié objectif de l’autre. Nicolas Sarkozy en a même tiré un sigle : le "FNPS".

Les propos de l’ex-locataire de l’Elysée ce vendredi sonnent aussi comme une réponse à Manuel Valls. Le Premier ministre avait taxé de "faute morale et politique" la consigne de vote "ni FN, ni PS" défendue par Nicolas Sarkozy en cas d’élimination de l’UMP au premier tour.

Lors de la campagne présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy avait déjà expliqué que Marine Le Pen était "compatible avec la République", puisque sa formation n’était pas illégale. Une formule qui avait suscité l’indignation à gauche, où l’on avait immédiatement accusé le président-candidat de donner un brevet de respectabilité au FN pour récupérer le vote de ses électeurs.

Nicolas Sarkozy a également profité de cette dernière intervention médiatique avant le second tour, dimanche 29 mars, pour lancer un appel aux abstentionnistes. Et l'ancien chef de l'Etat l'a fait au moyen d'une métaphore automobile :

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[S'abstenir], c'est comme si vous étiez dans une voiture : on vous demande pas votre avis sur le choix du conducteur et sur la direction.

"

Une image que l'interviewé n'a sans doute pas choisie au hasard, le jour où François Hollande vantait un début de reprise économique lors de la viste d’une usine PSA en Moselle.

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