"Ni-ni" : Manuel Valls dénonce "une faute morale et politique" de Nicolas Sarkozy

Publié à 08h01, le 23 mars 2015 , Modifié à 08h37, le 23 mars 2015

"Ni-ni" : Manuel Valls dénonce "une faute morale et politique" de Nicolas Sarkozy
Manuel Valls et Nicolas Sarkozy © Montage Le Lab via AFP

Ce n'est pas une surprise : l'UMP n'appellera pas au "front républicain" pour le second tour des élections départementales là où ses candidats ont été éliminés au premier tour, dimanche 22 mars. Entre Front national et Parti socialiste, la formation de Nicolas Sarkozy ne choisira donc pas. Attendu, mais pas moins insupportable pour Manuel Valls, qui juge sévèrement ce positionnement

"Lorsque nos candidats ne sont pas présents au second tour, l’UMP n’appellera à voter ni pour le FN avec lequel nous n’avons rien en commun ni pour les candidats de gauche dont nous combattons la politique", a déclaré Nicolas Sarkozy dimanche soir. Sur RTL lundi matin, le Premier ministre lui répond :

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Je regrette [ce choix], c'est une faute morale et une faute politique. Quand on a à choisir entre le Front national et un candidat républicain, on n'hésite pas. La gauche, elle n'hésite pas. Le 'ni-ni' prôné par Nicolas Sarkozy est une faute et ça ne résout pas les problèmes auxquels la droite est confrontée.

 

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Plus tard au cours de l'interview, le chef du gouvernement répétera que cette absence volontaire de choix constitue "une faute" de la part de l'ancien président de la République. Pour sa part, et quelques minutes seulement après les premiers résultats dimanche soir, Manuel Valls avait appelé les électeurs à voter "pour le candidat républicain, de droite ou de gauche", en cas de duel avec le FN. 

L'UDI, pourtant alliée à l'UMP, a pour sa part appelé à "faire barrage à l'extrême droite", par la voix de son président, Jean-Christophe Lagarde. Signe que malgré l'union électorale, des désaccords significatifs persistent entre la droite et le centre. 

Début février, après la législative partielle du Doubs emportée par le PS face au FN, Manuel Valls avait déjà critiqué le "ni-ni" prôné par une UMP divisée sur la question. Mais il s'était fait moins cinglant. Il avait déclaré :

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Quand on est un grand parti qui a gouverné et qui vise à gouverner, on prend ses responsabilités. Appeler à s’abstenir et à voter blanc, ce n’est pas une position politique. Ce que je demande c’est que face à une formation qui tourne le dos à ce qu’est profondément la France, qui, par ses propositions - je pense à la sortie de l’euro qui mettrait la France dans un désastre économique - il faut prendre ses responsabilités. (...) Le 'ni-ni' n’est pas une position responsable.

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En revanche, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis avait, avant le second tour de cette partielle, déjà dénoncé le fait de "ne pas voter pour le PS", qui était selon lui "à la fois une faute morale et une faute politique".

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