Président de l’Assemblée nationale et candidat ? Avant Bartolone, d’autres ont cumulé les casquettes

Publié à 19h17, le 08 mai 2015 , Modifié à 02h35, le 10 mai 2015

Président de l’Assemblée nationale et candidat ? Avant Bartolone, d’autres ont cumulé les casquettes
Claude Bartolone, puis (de gauche à droite et de haut en bas) Philippe Séguin, Laurent Fabius, Bernard Accoyer et Henri Emmanuelli © Montage AFP / Le Lab

BOÎTE À ARCHIVES - Çà n’a pas manqué. Sitôt Claude Bartolonesur les rangs pour mener la liste socialiste aux régionales d’Ile-de-France fin 2015, des élus de droite ont demandé au président de l’Assemblée nationale de se mettre en réserve du perchoir.

Pas question de laisser le désormais adversaire déclaré de Valérie Pécresse utiliser sa casquette de patron de la chambre basse du Parlement pour mener campagne, ont clamé en substance plusieurs responsables UMP. Et tant pis pour l’engagement de Claude Bartolone de s’en tenir à une "schizophrénie stricte" d’ici au scrutin.

Comme l’a relevé dans un tweet le député PS et "Barto boy" Razzy Hammadi (voir ci-dessous), ce n’est pourtant pas la première fois qu’un président de l’Assemblée nationale mène une campagne locale :


Philippe Séguin, d’abord. Lorsqu’il est réélu maire d’Epinal (Vosges) en 1995 pour un troisième mandat, le responsable RPR occupe effectivement le perchoir depuis déjà deux ans.

Ci-dessous, un reportage archivé par l’INA sur la campagne de 1995 à Epinal. À noter que les fonctions parlementaires de Philippe Séguin ne semblent faire alors aucunement débat, personne n’y faisant allusion :


Razzy Hammadi a visé juste également pour Bernard Accoyer. Le député UMP devenu maître du Palais Bourbon en 2007 a été reconduit dans son fauteuil de maire d’Annecy-Le-Vieux (Haute-Savoie) à l’issue de la campagne de 2008.

Epical fail en revanche concernant Jean-Louis Debré. Lorsqu’il a été élu au perchoir en 2002, le fidèle lieutenant de Jacques Chirac était déjà maire d’Evreux depuis plus d’un an. Il ne s’est présenté à aucun scrutin jusqu’en 2007, soit pendant la durée de la législature.

Tout à sa défense de Claude Bartolone, Razzy Hammadi a également "omis" certains cas de figure à gauche.

Il aurait pu citer notamment Laurent Fabius, réélu au conseil municipal du Grand-Quevilly (Seine-Maritime) en 1989, un an après avoir pris la tête de l’Assemblée nationale.

Ou encore l’exemple plus dérangeant d’Henri Emmanuelli. Successeur de Fabius en janvier 1992, il se fait élire en mars de la même année au conseil régional d’Aquitaine… avant d’en démissionner le mois suivant pour cause de cumul des mandats (il est déjà à la tête du conseil général des Landes).

En outre, s’il s’agit bien là à chaque fois d’élections locales, difficile de les comparer avec un scrutin francilien beaucoup plus lourd d’enjeux.

En définitive, il semble que ce soit surtout la supposée promesse faite à Claude Bartolone par l’exécutif de pouvoir conserver le perchoir en cas de défaite qui hérisse l’opposition. Ce jeudi 8 mai par exemple, Geoffroy Didier, porte-parole de Valérie Pécresse, a encore ironisé sur le "parachute doré en politique" du quatrième personnage de l’Etat.

>> À relire : Régionales : le difficile défi de Claude Bartolone pour rassembler le Front de gauche et les écolos

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