Marine Le Pen a été relaxée mardi 15 décembre dans une affaire d'incitation à la haine, pour des propos de 2010 dans lesquels elle comparait les prières de rue de musulmans à l'Occupation. Et dans la foulée de cette décision, plusieurs cadres du FN ont réclamé des "excuses" aux "diffamateurs". Lors du renvoi en correctionnelle de la présidente du FN, il s'étaient déjà mobilisés par le biais du hashtag #JeSuisMarine.
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Marine Le Pen elle-même, bien sûr, l'a demandé au regard de ces "cinq ans de calomnies" qu'elle estime avoir subies :
Cinq ans de calomnies, une relaxe... Et maintenant combien de diffamateurs présenteront des excuses ? MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 15 Décembre 2015
Ainsi que Florian Philippot. Le numéro 2 du parti d'extrême droite estime même qu'il "faudra publier des kilomètres d'excuses pour compenser les diffamations subies" :
Prières de rue : Marine évidemment relaxée. Il faudra en publier des kilomètres d'excuses pour compenser les diffamations subies !
— Florian Philippot (@f_philippot) 15 Décembre 2015
Cet ancien conseiller de la présidente du FN, toujours proche de cette dernière, considère pour sa part que "le scandale est de l'avoir traduite en justice pour avoir dit la vérité" :
Prières de rues : @MLP_officiel relaxée. Le scandale est de l'avoir traduite en justice pour avoir dit la vérité
— Eric Domard (@cabinetmlp) 15 Décembre 2015
Wallerand de Saint Just, candidat FN défait aux régionales en Île-de-France et trésorier du parti, s'est quant à lui borné à commenter cette relaxe, obtenue "grâce au courage [de Marine Le Pen] et à son avocat"
.@MLP_officiel relaxée, prières de rue, occupation. Grâce à son courage et à son avocat David Dassa-Le Deist
— W. de SAINT JUST (@wdesaintjust) 15 Décembre 2015
Le procureur de la République avait requis le 20 octobre dernier la relaxe de la présidente du Front national, considérant que l'infraction n'était pas suffisamment caractérisée. "Les propos ne visent pas l'ensemble de la communauté musulmane", avait déclaré le représentant du parquet, rappelant qu'il n'était pas à l'origine des poursuites. Le magistrat avait reconnu que les propos prononcés par Marine Le Pen pouvaient être "choquants", mais estimé dans le même temps qu'ils "faisaient partie de la liberté d'expression".
La fille de Jean-Marie Le Pen était poursuivie pour "provocation à la discrimination, à la violence ou à la haine envers un groupe de personnes à raison de leur appartenance à une religion", pour des propos tenus fin 2010 lors d'une réunion publique à Lyon, alors qu'elle était en campagne pour la présidence du FN face au Lyonnais Bruno Gollnisch. Elle encourait un an de prison et 45.000 euros d'amende.