DRAGUE - Il y a la campagne visible pour la primaire de la droite, entre coups bas sur fond de offs dans les journaux, joutes verbales et chasse aux soutiens parlementaires. Et puis il y a une campagne plus discrète, presque invisible, celle consistant à rallier les élus locaux à sa cause. Le but est double : avoir les 250 parrainages d’élus locaux nécessaires pour concourir au scrutin et avoir localement des relais d’opinion pour mener une campagne de terrain efficace et quadriller au mieux la France.
Sur ce terrain municipal, si Bruno Le Maire, le pas-encore-candidat, est à l'initiative avec un courrier des ses soutiens locaux envoyé à tous les "conseillers régionaux, conseillers départementaux et maire de la droite et du centre". Mais il y en a un autre qui semble plutôt serein et à l’aise dans la séduction des édiles, c’est Alain Juppé. "On va beaucoup miser sur eux (les maires, ndlr)", explique Gilles Boyer, le directeur de campagne du maire de Bordeaux, à L’Opinion de ce mercredi 3 février dans un article intitulé "Primaire : la chasse aux maires est ouverte". Un Gilles Boyer qui ajoute :
"Ils sont très prescripteurs auprès de leur population et sont les seuls élus populaires. S’ils soutiennent Alain Juppé, cela aura du poids.
"
Nicolas Sarkozy le sait aussi pertinemment, lui qui a entamé des visites de terrain à leur rencontre. Et le camp Juppé, qui continue de caracoler en tête des sondages même si Nicolas Sarkozy est en train de remporter la primaire des librairies (dixit son bras droit Brice Hortefeux), de croire en la capacité de leur champion à remporter l’adhésion des édiles LR. Gilles Boyer toujours :
"Lors de ses déplacements, il a la cote auprès des maires. C’est l’un d’entre eux. Ils parlent la même langue.
"
"Ce sont eux qui sont le plus en contact avec les Français", appuie l’entourage de Bruno Le Maire, tout aussi conscient de l’importance de ces élus de terrain, au contact direct et quotidien avec leurs administrés. Et "un proche" de Bruno "le renouveau" Le Maire, qui malgré de nombreux signes en ce sens, n’est toujours pas candidat même si aucun doute ne persiste, de poursuivre auprès de l’Opinion :
"En raison de la vague bleue de 2014, beaucoup sont de nouveaux élus. Ils ont donc une autre vision de la politique. Ils mettent en application leur programme et voient comment c’est difficile. Leur retour d’expérience est essentiel.
"
Alors, avec tous ces candidats déclarés ou potentiels , les élus locaux ne vont pas manquer de sollicitations et vont continuer à être courtisés et dragués. Toujours de "manière soft" ?