OFFICIEL - Le bureau politique de l'UMP a officialisé, mardi 7 avril au soir, les conditions de la primaire de 2016 en vue de la présidentielle de 2017, en apportant de sensibles modifications par rapport à la charte adoptée par le groupe de travail présidé par le député proche de Bruno Le Maire, Thierry Solère. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le BP a notamment abaissé le seuil de parrainages de parlementaires requis pour présenter sa candidature et a augmenté le nombre de bureaux de vote qui seront installés pour ce scrutin.
La primaire se déroulera sur deux tours si nécessaire, les 20 et 27 novembre 2016.
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# De 25 à 20 parrainages de parlementaires
C'était une revendication de Nathalie Kosciusko-Morizet et Xavier Bertrand, notamment. Si la première se réserve la possibilité de candidater, le second est d'ores et déjà en course pour la primaire et tous deux considéraient comme trop élevé le seuil de 25 parrainages de parlementaires nécessaires à toute candidature. Prévu par le groupe de travail comme un signe d'ouverture au centre tout en permettant d'éviter les candidatures jugées farfelues, ce seuil a finalement été abaissé à 20.
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En tout, c'est le soutien de 250 élus d'au moins 30 départements ainsi que de 2.500 adhérents à jour de cotisation que devront recevoir les ambitieux.
# De 8.000 à 10.000 bureaux de vote
Encore marqué par l'inénarrable élection à la présidence de 2012, qui avait donné lieu à la guerre Copé-Fillon, le parti de la rue de Vaugirard a fait le choix du vote papier pour la primaire. 8.000 bureaux de vote étaient initialement prévus ; il y en aura finalement 10.000, répartis sur tout le territoire - une demande du clan Juppé. La moitié de ces bureaux sera automatiquement répartie en fonction des circonscriptions électorales ; les 5.000 autres seront pourvus là où la droite (et donc Nicolas Sarkozy) a réalisé ses meilleurs scores en 2012.
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Chaque électeur s'acquittera de deux euros (à chacun des deux tours prévus) et devra signer la déclaration suivante : "J'adhère aux valeurs de la droite et du centre. Je m'engage pour l'alternance et pour le redressement de la France". Tout sympathisant de la droite et du centre pourra voter à condition d'avoir 18 ans en 2017. Si les partis centristes (UDI et MoDem) venaient à décider de présenter des candidats (ce qui n'est pas évident), l'UMP prévoit de "discuter avec [eux]" pour fixer les règles qui leur seraient propres.
# Démission d'office de tous les candidats
Souhaitant "lever tout ambiguïté" selon son entourage, Nicolas Sarkozy a proposé que "tout membre de la direction qui se portera candidat à la primaire devra démissionner" et que le candidat élu sera également celui qui "mènera le parti à la présidentielle de 2017". Ce sera à la commission des statuts, chargée d'élaborer ceux du nouveau parti (refondé lors du congrès du 30 mai), d'en décider. Cette commission se réunit mardi prochain.
Selon les statuts de 2013 de l'UMP, auxquels se réfère Nicolas Sarkozy, tout membre de la direction se portant candidat doit démissionner "au plus tard quinze jours" avant la date de dépôt des candidatures. Le gagnant de la primaire pourra proposer une direction provisoire du parti jusqu'à la présidentielle de 2017.
# Date des candidatures
Les candidats auront jusqu'au 9 septembre 2016 pour se déclarer. Leur liste sera rendue publique, au plus tard le 21 septembre, par la Haute autorité (présidée par la juriste Anne Levade) chargée du bon déroulé de toute l'opération.