OUVERTURE - Question centrale de la future primaire qui devra désigner le champion de la droite et du centre pour 2017 : qui pourra se porter candidat ? Réponse : dans l'absolu, beaucoup de monde. Outre les déjà nombreux prétendants (François Fillon, Alain Juppé, Xavier Bertrand, Christian Estrosi), et dans l'attente de l'officialisation de la candidature de Nicolas Sarkozy, les éventuels ambitieux devront respecter des conditions plutôt accueillantes.
Selon nos informations, le groupe de travail chargé de plancher sur l'organisation de cette compétition interne a arrêté ses positions à ce sujet au cours de sa réunion hebdomadaire, mardi 27 janvier. Il en ressort deux conditions de candidature :
- Etre soutenu par 2.500 adhérents.
- Obtenir 250 parrainages d'élus, dont 25 députés.
Deux règles qui concernent toutes les formations de droite représentées par un groupe au Parlement. Et deux conditions volontairement très larges, donc. Au Lab, Thierry Solère, député UMP proche de Bruno Le Maire et nommé à la tête de ce groupe de travail par Nicolas Sarkozy, explique ainsi :
"La question de savoir si la primaire sera ouverte ou non est derrière nous.
"
Ce qui est loin d'être anodin, tant Alain Juppé et François Fillon en avaient fait une condition sine qua non de leur participation. Très significatif, également, de la volonté de ne pas écarter d'emblée François Bayrou.
Durant sa campagne pour la présidence de l'UMP, Nicolas Sarkozy a, régulièrement et ostensiblement, fait comprendre qu'il n'avait pas digéré l'appel à voter François Hollande lancé par le leader du MoDem en 2012. Dans sa volonté de rassemblement, il souhaite néanmoins que les centristes participent à la primaire. Mais un centre qui soit aux côtés de la droite "matin, midi et soir". Ce qui ne séduit pas franchement le maire de Pau.
Or, Alain Juppé souhaite que ce dernier soit inclus dans la primaire. Et il n'est pas le seul : l'UDI, parti ami de l'UMP, a fait savoir par la voix de son président Jean-Christophe Lagarde qu'une primaire sans François Bayrou n'aurait pas de "sens" ni "d'objet". Pas de Bayrou = pas de centre du tout. Et par conséquent au moins deux candidats au premier tour de la présidentielle.
Reste donc à savoir si le troisième homme de 2007 ira ou non. L'UDI, de son côté, décidera via un vote des adhérents, au cours d'un congrès au premier semestre 2016.
Les conditions de candidature sont toutefois assez "restrictives" pour éviter la multiplication des candidatures fantaisistes qu pourraient venir "parasiter" la primaire, fait-on valoir. Avant les fêtes de fin d'année, le groupe chapeauté par Thierry Solère avait déjà décidé des conditions pour voter lors de cette primaire. Il en coûtera a priori deux euros et la signature d'une charte qui stipule, là aussi de manière très large :
"Je partage les valeurs de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France.
"
Ces mesures feront l'objet d'une synthèse réalisée par Thierry Solère, que le bureau de l'UMP examinera et validera en mars.
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