Najat Vallaud-Belkacem réfléchit au meilleur moyen d'abolir la prostitution

Publié à 09h36, le 15 novembre 2012 , Modifié à 13h14, le 15 novembre 2012

Najat Vallaud-Belkacem réfléchit au meilleur moyen d'abolir la prostitution
Najat Vallaud-Belkacem sur BFMTV le 15 novembre 2012 (capture d'écran)

Son objectif est "de voir la prostitution disparaître". En matière de prostitution, la position abolitionniste de Najat Vallaud-Belkacem lui a déjà valu la colère des prostituées indépendantes et de certaines associations. Invitée de BFMTV et RMC ce 15 novembre, la ministre des Droits des femmes a expliqué qu'elle se rendait actuellement dans plusieurs pays afin "observer les différentes expériences pour sanctionner les clients". Pour tenter, par la suite, d'appliquer la meilleure en France.

Najat Vallaud-Belkacem s'est ainsi rendue enSuède le 8 novembre, pays qui a décidé de punir tout client de prostituée dès 1999 : le "consommateur de services sexuels" y est considéré comme un délinquant. Les prostituées y ont le statut de victime. Voici ce qu'en pense la ministre :

Il y a un constat indéniable : cette loi est comportementale. En quelque treize ans, la société suédoise a profondément évolué sur la question de l’achat de services sexuels et, aujourd'hui, cet achat n’est plus considéré comme une activité banale mais comme quelque chose contre lequel il faut lutter.

La ministre ajoute cependant que cette méthode ne peut fonctionner que si la répression est accompagné d'une aide pour les prostituées laissées sur le carreau :

Ensuite la question qui est posée est : "Ne risquez-vous pas de nuireaux personnes en situation de prostitution en les repoussant vers des zones non sécurisées ?"

Mais, là encore, l’expérience suédoise n'est pas qu'une réponse pénale. Il y a une réponse sociale avec des moyens financiers sur la table pour aider les personnes prostituées à se réinsérer.

[> lire à ce sujet cet article des Inrocks : "Le modèle suèdois est-il vraiment à envier ?"]

Najat Vallaud-Belkacem s'intéresse également au modèle britannique qui cible la prostitution subie. Depuis 2009, toute personne payant une prostituée "soumise par la force, la tromperie ou les menaces par un tiers" peut être poursuivie. "Une autre option possible" pour la ministre :

Je me rendrai bien en Grande-Bretagne pour observer une autre expérience qui consiste à sanctionner les clients uniquement de prostituées victimes de la traite.

C’est aussi une option possible.

Et de conclure qu'un travail "est engagé pour mener une réflexion", impliquant les associations concernées, et qu'une seule option - opposée à sa volonté abolitionniste - est à oublier : la réouverture des maisons closes.

Du rab sur le Lab

PlusPlus