Quand Alexis Corbière disait que les députés LFI "iraient" au Congrès (avant que Mélenchon annonce l'inverse)

Publié à 10h12, le 30 juin 2017 , Modifié à 10h23, le 30 juin 2017

Quand Alexis Corbière disait que les députés LFI "iraient" au Congrès (avant que Mélenchon annonce l'inverse)
Alexis Corbière ne tournant pas sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler au nom de son groupe parlementaire © Patrick KOVARIK / AFP

Des dangers de s'exprimer au nom d'un collectif avant que celui-ci n'ait arrêté sa position. Mercredi 28 juin sur les coups de 19h, le député de la France insoumise Alexis Corbière annonçait, en duplex sur BFMTV, que lui et ses collègues "iraient" bien au Congrès réuni à Versailles par Emmanuel Macron le 3 juillet. Mais le lendemain, peu après 15 heures, le président du groupe LFI à l'Assemblée Jean-Luc Mélenchon faisait finalement savoir l'inverse, au cours d'une conférence de presse tonitruante.

Cette *petite* contradiction entre les deux Insoumis les plus médiatiques ravit évidemment les partisans du chef de l'État, à l'instar du compte Twitter @TeamMacronPR et ses 25.000 abonnés :

Mais de fait, Alexis Corbière s'était un tout petit peu trop avancé mercredi soir, en répondant à Ruth Elkrief. "Oui nous irons [à Versailles]", disait-il alors rapidement, avant de critiquer la tenue de ce Congrès. "C'est une mauvaise manière faite au Premier ministre qui s'exprimera le lendemain" pour son discours de politique générale devant l'Assemblée, jugeait alors le député de Seine-Saint-Denis, dénonçant une "présidence monarchique", une "américanisation" de la politique et un événement trop coûteux :



On le comprend : l'ancien porte-parole de Jean-Luc Mélenchon n'était guère emballé par le Congrès, mais enfin bon, il s'y pliait.

Changement radical de ton le lendemain, lorsque Jean-Luc Mélenchon annonce que ses troupes boycotteront la chose, surjouant volontiers son "insoumission" :

"

Puisque nous sommes convoqués pour entendre le monarque présidentiel s'exprimer, puisque nous sommes convoqués sans délai et mis à discrétion de sa bonne volonté à propos du débat parlementaire, eh bien nous nous rebellons et nous ne nous soumettons pas. Nous n'irons pas. [...] Nous n'irons pas à Versailles, à Versailles où, au demeurant, nous ne sommes rien. Versailles, le lieu de la capitulation, le lieu de la monarchie, le lieu des Versaillais.

"

Une "position de groupe" qu'Alexis Corbière a toutefois relayée sur son compte Twitter, avec force points de suspension dont on se demande s'ils ne trahissent pas une petite gêne chez lui :

Par contraste, Les Républicains ont globalement eux aussi dénoncé la convocation de ce Congrès, tout en se gardant de dire s'ils s'y rendraient ou non, jusqu'à ce que le président de leur groupe, Christian Jacob, annonce ce vendredi qu'ils seraient bien présents à Versailles.



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