C’est un peu le running gag tant au PS qu’à LR : menacés d’exclusion en cas de ralliement à Emmanuel Macron, les élus ne sont finalement jamais véritablement sanctionnés ni exclus. Sous le joug de cette menace, le constructif Thierry Solère se montre ainsi raisonnablement serein auprès du Parisien, vendredi 30 juin :
"Cela ne m’inquiète pas du tout.
"
Mardi, le député des Hauts-de-Seine a surpris tout le monde, y compris les membres UDI de son groupe Macron-compatible Les Constructifs , en présentant sa candidature contre Éric Ciotti au poste de questeur réservé à l’opposition. Un poste qu’il a réussi à chiper grâce aux voix des députés LREM, dont certains sont passés dans les rangs pour convaincre leurs pairs de "dégager Ciotti". La manœuvre a indigné le chef de file des députés LR, Christian Jacob, qui a estimé que les droits de l’opposition étaient bafoués. Dénonçant une hégémonie macroniste à l’Assemblée, il a boycotté l’élection du bureau de l’Assemblée où doivent siéger, selon les us, deux vice-présidents de l’opposition (sur six vice-présidences). Le défait Éric Ciotti a lui renchéri en qualifiant cette manœuvre de "hold-up démocratique" et demandé l'exclusion (ou le départ volontaire) de LR des Constructifs.
La situation de Thierry Solère et Franck Riester (co-président du groupe Les Constructifs) sera à l’ordre du jour du prochain bureau politique de Les Républicains, le 11 juillet prochain, comme le confirme Bernard Accoyer au Parisien.
Mais difficile de croire que ces menaces seront mises à exécution. Officiellement à l'écart, Édouard Philippe a récemment fait savoir que le parti de la rue de Vaugirard lui prélevait toujours sa cotisation mensuelle, et que c’était donc à la direction de LR de s’occuper de la "faire cesser". Jean-Baptiste Lemoyne, qui a lui aussi reçu sa lettre, précise au Lab qu’il n’appartient plus au parti, qu’il a "quitté" lorsqu’il a "rejoint Emmanuel Macron en mars".