ANECDOTE – Près de dix ans après les faits, Roselyne Bachelot revient, dans l’émission Déshabillons-les sur Public Sénat, sur l’épisode du "sonotone de Chirac". A l’époque, les rumeurs se multiplient sur les supposés problèmes d’audition du chef de l’Etat.
L'ancienne ministre de l'Ecologie s'explique sur sa "gaffe". Et rappelle le mensonge de Jean-François Copé.
"Un cas d’école"
"Il n'y avait qu'elle pour commettre la bourde. Et elle n'a pas failli", écrit Libération le 20 novembre 2003.
La bourde en question : celle de Roselyne Bachelot, la veille. Celle qui était alors ministre de l’Ecologie de Jacques Chirac est interrogée par Jean-Michel Apathie. Le journaliste lui demande alors :
Est-ce que vous confirmez que le chef de l’Etat a un appareil auditif ?
Sans langue de bois, Roselyne Bachelot réplique aussitôt :
Il me semble que oui.
Mais la suite de l’épisode est plus intéressant et se révèle être "un cas d’école", dixit l’ancienne ministre dans Déshabillons-les.
Suite au passage de Bachelot à la radio, c’est le branle-bas de combat en conseil des ministres. La titulaire de l’Ecologie est démentie par le chef de l’Etat en personne. Une anecdote qu’elle raconte sur Public Sénat :
Au début du conseil des ministres qui suit l’émission, Chirac vient me trouver : « Tu sais, j’ai pas d’appareil, j’ai simplement un petit pansement dans l’oreille. »
Et là, j’ai fait une chose inouïe. J’ai giflé le président. Non, bien sur. Mais je lui ai donné une petite tape sur la joue et je lui ai dit « Jacques, arrête de raconter des bêtises».
Dans la foulée de ce conseil des ministres, Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement, est obligé de revenir sur cette sortie de route. Et de rectifier :
Il n’en porte évidemment pas.
Aujourd’hui, Roselyne Bachelot, amie proche de François Fillon, rival de Jean-François Copé pour la présidence de l’UMP, s’en amuse :
Ce qui aurait du suivre, c’est une dédramatisation. Mais la façon de s’emberlificoter les pinceaux est absolument un cas d’école.
On envoie le pauvre Copé qui est à l’époque porte-parole du Gouvernement. Il ment !
On l’envoie en service commandé pour raconter n’importe quoi. […] Vraiment, c’est un cas d’école dans les instituts de communication.
A l’époque, dans Libération, Maurice Leroy, passé à l’UDF la même année, s’amuse de ce couac communicationnel gouvernemental. Et fustige la réaction de Jean-François Copé :
Le démenti de Copé, digne de la Pravda, est pire que l'annonce de Bachelot.
Le 6 septembre dernier déjà, au Petit Journal de Canal , Roselyne Bachelot avait étrillé Jean-François Copé, qui avait considéré que son livre A feu et à sang était "choquant".