Comment Fillon et Guéant ont engueulé Bougrab

Publié à 13h13, le 11 septembre 2012 , Modifié à 13h59, le 11 septembre 2012

Comment Fillon et Guéant ont engueulé Bougrab
MAM, François Fillon, Claude Guéant et Jeannette Bougrab, le 26 novembre 2011. (MaxPPP)

SOUFFLANTE - Jeannette Bougrab, l'ancienne secrétaire d'État à la jeunesse est revenue lors d'une table ronde samedi 8 septembre sur la façon dont François Fillon, alors premier ministre, et Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, l'avaient "engueulé" suite à ses déclarations, en janvier 2011, souhaitant le départ du président égyptien Hosni Moubarak.

  1. "Vous êtes convoquée demain matin à la première heure à Matignon"

    Sur lepopulaire.fr

    L'année dernière, je devais venir et on m'a interdit de venir. 

    L'Elysée avait dit "non, c'est pas possible", donc je n'étais pas venue. 

    Invitée samedi 8 septembre des rencontres du Lonzac organisées par la société Tendances Institut, l'ancienne secrétaire d'État à la Jeunesse et à la Vie Associative a commencé par revenir sur les raisons de son absences, l'année précédente.

    Voici la vidéo intégrale de son intervention

    Et quelques éléments de contexte

    En 2011, Jeanne Bougrab avait en effet été invitée à débattre avec François Hollande, présent à chaque édition des Rencontres du Lonzac , en tant que de Président du Conseil Général de Corrèze.

    Mais quelques mois avant les élections présidentielles, l’Elysée avait posé son véto. Jeannette Bougrab avait du annuler sa participation au dernier moment. .

    Comme l'a relevé Le Populaire du Centre, l'ancienne présidente de la Halde livre alors une autre anecdote, déjà évoquée, beaucoup plus pudiquement, sur les ondes d'Europe 1 en août 2011.

    Au moment du printemps arabe, mon chef de l'État préféré avait fait un communiqué de presse en soutenant Hosni Moubarak avec David Cameron et Angela Merkel. Et tous les trois soutenaient Moubarak en disant que c'était un grand chef d'État. 

    Moi du haut de mes 37 ans et mes origines arabes, j'avais dit que trente ans au pouvoir ça suffisait et que peut-être la compromission n'était pas acceptable. Et qu'il fallait peut-être que [Hosni Moubarak] parte.

    J'étais à Davos, entre deux couloirs, interrogée par une journaliste de RFI, et tout à coup ça a fait buzz car ni à droite ni à gauche, personne n'avait osé dire ce que que tout le monde pensait tout bas.

    Et cela m'a valu d'être appelée à 8 heures du soir par François Fillon, 22heures, je me fais engueuler par Claude Guéant et à minuit, mon garde du corps arrive dans ma chambre en me disant "vous êtes convoquée demain matin à la première heure à Matignon". Donc je sentais que ça allait chauffer. 

    Dans toute la presse c'était "la bourde de Jeannette Bougrab". Manuel Valls qui demandait ma démission. Mélenchon également. Donc ça me fait doucement rigoler aujourd'hui.

    J'ai présenté ma démission, qu'on ma refusée, car cela faisait quand même tache que la seule ministre arabe qui prenne position pour le "printemps" dégage alors que précedemment on avait proposé de confier des gilets pare-balles et des bombes lacrimogènes à Ben Ali. 

    Un tacle de Jeannette Bougrab destiné à l'ancienne ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie pour son discours à l'Assemblée Nationale, le 11 janvier 2011.

    La secrétaire d'État avait alors du rétropédaler en diffusant un communiqué, dimanche 30 janvier 2011.

    Hosni Moubarak a quitté Le Caire le 11 février.

    La jeune retraitée de la politique raconte ensuite qu'elle s'est faite "engueuler" une deuxième fois, quelques semaines plus tard, à la veille des élections post-Moubarak.

    Il n’était pas question que je soutienne les islamistes.

    J’ai dit qu’il n’existe pas de charia light ni d'islamisme modéré.

    A nouveau, je me suis faite engueuler par Matignon.

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