Il a l'habitude de faire part de son malaise (mesuré) quant à la politique économique du gouvernement. Invité de l'émission On n'est pas couché sur France 2 le 8 février au soir, Benoît Hamon a affirmé très clairement qu'il n'avait "pas aimé" le recul sur la loi Famille.
Laurent Ruquier lui pose la question en ces termes :
Ca vous fait quoi d’être dans un gouvernement qui a reculé face à la droite de la droite ?
Pas de changement de sujet pour le ministre délégué à la Consommation, longtemps leader du mouvement "Un Monde d'avance"à la gauche du PS, qui répond :
Je ne vais pas vous mentir, moi j’ai pas aimé. J’ai pas aimé. J’ai pas aimé que l’on prenne une décision dans ces conditions-là.
Je n’ai pas aimé et je l’ai dit à qui de droit. Comme souvent je le fais, ce qui ne veut pas dire d’ailleurs que les arbitrages me soient très favorables… pas souvent en tout cas. (...)
La décision qui a été prise, je ne vais vous mentir, elle ne m’a pas plu. Dont acte.
Alors que la porte-parole Najat Vallaud-Belkacem a expliqué que la loi a été repoussée parce qu'elle n'était pas prête, alors que Dominique Bertinotti, porteuse du projet de loi, a soutenu son enterrement dans les médias et a même trouvé des raisons de s'en réjouir, Benoît Hamon est le premier au gouvernement à critiquer le recul.
Il tient tout de même à rappeler "les acquis" de son gouvernement sur les thèmes de société, à savoir l'autorisation du mariage pour tous et l'ouverture de l'adoption aux couples homosexuels : "il y avait déjà des manifestations et on n'a pas cédé".
Benoît Hamon assure, comme à son habitude, que son mécontentement ne va pas pour autant le faire quitter le gouvernement car il a "une seule exigence, que la gauche réussisse". A "ce vieux militant communiste" qui lui demande pourquoi il reste, il répond :
Si je quitte le navire, il se passe quoi ?