INTOUCHABLE - Alors que la Sarkozie se mobilise pour parler d'une décision inacceptable du Conseil constitutionnel de rejeter les comptes de campagne de l'ex-président, Bernard Debré est venu défendre l'institution ce 5 juillet sur LCI.
Député UMP de Paris, mais aussi frère de Jean-Louis Debré, le président du Conseil constitutionnel, Bernard Debré estime que les Sages n'avaient que deux "mauvais choix" et que leur décision aurait de toutes façons été critiquée par un des deux camps :
Le Conseil aurait pu dire qu'il validait, on aurait crié au scandale. On aurait dit : "c'est un Conseil constitutionnel de droite avec Debré - mon frère - c’est épouvantable !"
Ou alors il fait ce qu’il a fait et on dit que c’est une décision politique. Non, c’est un Conseil constitutionnel qui est constitué de juges totalement impartiaux et indépendants
S'il souligne que le fond du problème était bien de savoir ce qui, dans les comptes, relevait des dépenses du président et des dépenses du candidat, Bernard Debré estime en tout cas incontestable la décision de l'autorité suprême :
On ne peut pas demander au Conseil constitutionnel qu’il invalide telle et telle loi, et quand il vous donne raison dire que c’est formidable, et quand il vous donne tort, dire que ce sont des cons. (...)
On n’a pas le droit d’aller contre ses décisions, c’est extrêmement grave d’aller contre ses décisions
A l'UMP, Henri Guaino disait tout l'inverse la veille au soir, sur BFMTV, estimant que "la démocratie ne peut pas fonctionner de cette manière" avec des "règles incertaines" et des décisions "subjectives". Dangereux, lui répond Bernard Debré ce vendredi :
Je ne suis absolument pas d’accord. Si on se met à critiquer le Conseil constitutionnel, il n’y a plus de démocratie.
BONUS TRACK
L'UMP en mal d'argent ? Mais nooooon. Sur LCI, Bernard Debré tient à relativiser les appels aux dons déjà lancés par Jean-François Copé pour rééquilibrer les comptes du parti. Il faut dire qu'avec l'invalidation des comptes de campagne du candidat Sarkozy, l'UMP perd près de onze millions d'euros.
Selon le député de Paris, tout va bien se passer. Et il est normal que le président se montre un chouilla anxyogène, pour attirer les donateurs :
Ecoutez y aura des subventions, des souscriptions … Vous avez 300.000 adhérents, s’ils donnent 30 euros chacun, ça approchera, ça fera 9 millions. (...)
Il faut bien demander aux gens de donner de l’argent. Si on leur dit que tout va bien, ils ne donneront pas d’argent. Si on leur dit : "attention, votre parti va très très très mal", ils donneront peut-être plus d’argent.