Le Front national s’organise pour se défendre après les révélations de BuzzFeed News sur 97 candidats investis pour les législatives. Mardi 6 juin, Nicolas Bay et David Rachline ont *un peu* galéré à justifier les propos et/ou l’approbation de propos racistes, antisémites ou homophobes sur les comptes Facebook et/ou Twitter des aspirants-députés.
Ce mercredi sur France 2, Marine Le Pen reprend la même ligne de défense qui consiste à décrédibiliser l’enquête journalistique et expliquer que les propos polémiques de ses ouailles relèvent en fait de la "considération politique". L’ex-candidate à la présidentielle assure d’abord qu’elle "appliquer[a] exactement les mêmes règles que celles [qu’elle a] appliquées à chaque fois" si le Front national constate que ces *dérapages* se sont effectivement produits. Comprendre : les fautifs seront exclus. La cheffe frontiste poursuit :
"Permettez-moi de relever le peu de sérieux de cette enquête car je ne crois pas que de dire, après le Bataclan, que le terrorisme islamiste est venu avec les migrants soit un dérapage. Je ne pense pas que parler de 'pseudo-réfugiés' soit un dérapage. Mais BuzzFeed - donc qui veulent faire du buzz - pour faire du buzz, ils sont prêts à jeter par-dessus bord aussi la vérité, ce qui est critiquable. [...] Il peut y avoir des propos qui sont choquants, mais l’immense majorité, ce sont des considérations politiques qu’on a encore le droit en France d’évoquer, notamment, encore une fois, la possibilité d’une loi pour interdire les djellabas dans les écoles. Voilà, tout ça ne me choque pas, ça fait partie du débat.
"
Circulez, donc, y’a rien à voir. Marine Le Pen ne précise pas quel "dérapage" vaudrait exclusion. Si ce serait le cas par exemple pour Grégory Stich (candidat dans le Haut-Rhin), qui a relayé un photomontage sur le "lobby juif", ou encore pour Bernard Sironneau (candidat dans la Drôme) qui a partagé un photomontage mettant sur le même plan Christiane Taubira et la publicité Banania "Y’a bon". Mardi, Nicolas Bay a largement minimisé ce dernier cas en assurant qu’il s’agissait d’"humour de mauvais goût", alors que l’abbé Beauvais avait été condamné pour injure raciale pour avoir fait la même *blague*.