"Désagréablement surprise". Martine Aubry n'a pas du tout apprécié de ne pas avoir été avertie personnellement par le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, d'une opération de police, tout près de sa mairie de Lille.
Jeudi 9 août, deux compagnies de CRS ont évacué un campement roms de 200 personnes et trente caravanes, à Villeneuve-d'Ascq (Nord), d'un terrain appartenant à l'État et à la communauté urbaine de Lille.
Aubry "désagréablement surprise" par Valls
Sur leparisien.fr
Je suis désagréablement surprise de la manière dont ça s'est passé.
s'énerve Martine Aubry dans les colonnes du Parisien, ce samedi 18 août. Le quotidien explique que :
Visiblement, le préfet avait oublié de l’en avertir, en tout cas personnellement.
[...]
Aubry a abrégé ses vacances pour regagner, jeudi [16 août], sa mairie.
[...]
La première secrétaire du PS a sans doute eu une explication muscléeavec le ministre de l'intérieur, Manuel Valls.
Deux rendez-vous sur cette question la semaine prochaine :
Une table ronde nationale sur la question des Roms, présidée par le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, aura lieu mercredi 22 août. Et, parallèlement, Martine Aubry a prévu d'organiser une conférence de presse afin de "mettre les choses au clair".
Souvenirs, souvenirs d'une lettre vieille de trois ans
La dernière fois que la relation entre Martine Aubry et Manuel Valls avait été sous le feu des projecteurs, c'était en juillet 2009. Très exactement le 14 juillet, date de la publication dans Le Parisien, d'une lettre dans laquelle la première secrétaire lançait un ultimatum au député de l'Essonne. En résumé, "soit tu arrêtes tes critiques incessantes contre le parti, soit tu prends la porte du PS".
L'interessé lui avait répondu, sur Europe 1, qu'il ne croyait guère à ses menaces.
Trois ans plus tard, Martine Aubry est sur le départ et Manuel Valls est ministre. La première secrétaire continue d'ailleurs à tuer, par petites touches, le suspense savamment entretenu depuis fin mai sur son départ de la rue de Solférino.
Invitée d'Europe 1 vendredi 17 août, Martine Aubry a pour la première fois clairement laissé entendre que sa succession était ouverte:
Si tout se passe comme je le souhaite, et il n'y a pas de raison que cela ne soit pas ainsi, je ne serai plus la première secrétaire du Parti socialiste [après le congrès de Toulouse, fin octobre].