Dans son interview de mercredi soir, Nicolas Sarkozy a affirmé que les Français ne pouvaient pas faire comme si la crise, l’Europe et le monde n’existaient pas. Justement, comment les différents pays, qui sont nos partenaires diplomatiques, voient-ils Sarkozy ? Tour d’horizon.
Italie : Sarkozy, anti-lâche ?
Sur NouvelObs
Sur le site du NouvelObs, Marcelle Padovani rapporte que l’annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy a été accueillie avec ironie et scepticisme. Il Messagiro qualifie la candidature de "secret de polichinelle". Il Corriere della sera ose même comparer le président français au capitaine du Concordia, se demandant si Sarkozy ne voudrait pas se poser en "anti-lâche".
Mais la journaliste explique que la France est perçue de l’autre côté des Alpes comme arrogante, et ce, depuis les "fastes du gaullisme". Quant à Carla Bruni-Sarkozy, son souvenir est resté à l’opinion italienne comme une arrête en travers de la gorge. Notamment à cause de sa visite en coup de vent après le tremblement de terre de l’Aquila. Et aussi parce qu’elle avait déclaré être "fière de ne plus être italienne."
Allemagne : "moi, Tarzan"
Sur Rue89
Bien avant le Sarkoshow, où le Président n’avait de cesse d’encenser nos amis allemands, la presse allemande n’hésitait pas à taper sur Nicolas Sarkozy. Au lendemain des accords de Bruxelles, en novembre 2011, le quotidien boursier et conservateur, le Frankfurter Allgemeine Zeitung résumait assez comiquement l’intervention télévisée du président Sarkozy, comme le révélait Rue89 :
Moi Tarzan, vous spectateurs
Le journal berlinois de gauche TAZ s’est contenté de qualifier notre président de "Monsieur Blabla", un sobriquet attribué à Mme Merkel… en off, bien sûr.
Grande-Bretagne : comique de taille
Sur Mediapart.fr
En mars 2010, le blogueur E. Quilgars a publié sur Mediapart un billet sur les chaussures de Nicolas Sarkozy, et plus particulièrement sur ses "cuban heels" ou talons cubains, surnom exotique donné aux talonnettes Outre-Manche. Ce billet montre comment Sarkozy bénéficie d’une image peu reluisante chez nos voisins anglais à cause de ses talonnettes. David Millers, éditorialiste satirique de l’Observer, résume très bien pourquoi :
doesn’t look silly because he’s short, he looks silly because he’s standing on a box.
En gros, ce n’est pas la taille de Sarkozy qui fait forcément rire, mais plutôt ses efforts pour paraître plus grand.
Espagne : un "sujet psychiatrique"
Sur Le HuffPost
En 2008, des psychiatres se sont réunis à l’Université Paris VII pour triturer le moi et le surmoi de Nicolas Sarkozy. Le diagnostique ? Il fait peur : survalorisation de la puissance phallique, syndrome d'exclusion, utilisation de la violence et des mots, ainsi qu'hyperactivité. Le journaliste espagnol Ruben Amon en a même écrit un article pour le quotidien El Mundo, qu’a traduit un blogueur du Post.
Dévoilant aux Espagnols le côté sombre de notre président, l’article a sans doute inspiré l’humoriste espagnol Jose Mota dans ses mises en scène plutôt… énergiques :
Russie : Sarko = Napoléon ?
En 2011, la revue militaire russe Nezavissimaïa gazeta n’a pas été tendre avec la politique extérieure du président Sarkozy. Cette revue a publié un article intitulé "Sarko essaie le bicorne de Bonaparte". Mais pourquoi une telle référence ? La clé se trouve dans l’article, cité par le site de médias Voix de la Russie : "A la place du triangle France-Allemagne-Russie, Sarkozy a initié la formation d’une nouvelle configuration Paris-Washington-Londres".
C’est vrai qu’on peut se demander pourquoi Nicolas Sarkozy préfère le sourire ultra-bright d’Obama au regard d’acier de l’ancien président russe Vladimir Poutine. C’était pourtant la franche camaraderie en 2007 :
Etats-Unis : Sarko l’Américain
Sur CBS
"Nicolas Sarkozy est fan de presque tout ce qui est américain." Ce n’est pas le Lab qui le dit, c’est la présentatrice de la chaîne américaine CBS. Un amour que le président n’a jamais caché. Sarkozy déclare même à la journaliste, qui l’interroge sur son surnom Sarko l’Américain :
Je suis fier de ce surnom
Est-ce la même fierté qui a poussé Sarkozy à couper court à l’interview lorsque la journaliste l’a questionné sur Cécilia ?
Belgique : "Un nouvel habit, mais un même Sarkozy"
Sur Le Soir
L'annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy a également sucité des critiques en Belgique. Le site web d'information Le soir s'est fendu d'une revue de presse peu flatteuse après un article qui fustige la politique de communication du Président, ainsi que sa stratégie électorale. Victime d'un article au vitriol alors qu'il vient à peine d'entrer en campagne, Nicolas Sarkozy a aussi du mal à convaincre hors des frontières françaises.