48 HEURES PLUS TARD - C'était samedi 16 mars, dans l'après-midi. Ségolène Royal, la présidente de la région Poitou-Charentes, tweetait ses "regrets" de la suppression de l'alternance pour les jeunes de 14 à 15 ans - une mesure prévue dans le projet de loi sur l'école de Vincent Peillon, actuellement débattu à l'Assemblée.
Avec un mot fort : "Idéologie dépassée", disait l'ancienne candidate à la présidentielle de Peillon, qui fut pourtant l'un de ses proches en 2007, avant une rupture violente et par médias interposés :
Regrettable suppression du droit pour des jeunes de 14 à 15ans de se former par alternance. Idéologie dépassée vu la gravité de l'échec scolaire — Ségolène Royal (@RoyalSegolene) March 16, 2013
Lundi 18 mars, 48 heures plus tard, la scène se passe cette fois dans la vraie vie, et manifestement, Ségolène Royal n'a pas encore décoléré. Elle explique son agacement en détail aux journalistes qui l'interrogent dans les couloirs du Conseil régional, à Poitiers.
Ca se passe en on, avec des micros, dont celui de France Bleu, au moment même où la mesure contestée par Ségolène Royal était adoptée à l'Assemblée.
La présidente de la région ajoute une hypothèse complémentaire à l'erreur idéologique, mais pas franchement plus reluisante : l'éventualité que le gouvernement n'ait "pas assez réfléchi" :
"Je pense que je rends un service au gouvernement.
[...] Un gouvernement ne peut pas, comme ça, pour des raisons idéologiques, ou parce qu'il n'a pas assez réfléchi, supprimer des choses très concrètes qui permettent à des jeunes de s'en sortir, plutôt que de sombrer dans la délinquance ou dans l'abandon, ou dans l'oisiveté ..
"
Et de lancer un avertissement direct à Vincent Peillon :
"Il faut qu'un ministre respecte le travail de terrain qui se fait qui est concret, qui est efficace, qui est de bon sens, qui porte ses fruits ...
"
Ecoutez Ségolène Royal :