PREUM'S - L'UMP nouvelle voulue par Nicolas Sarkozy doit voir le jour dans un peu plus d'un mois, à l'occasion du congrès du parti organisé le 30 mai. Outre le nouveau nom ("Les Républicains") qui sera soumis au vote des militants, il s'agira pour le principal parti d'opposition d'adopter de nouveaux statuts censés "refonder" la structure et son fonctionnement. Mais certains, rue de Vaugirard, voient plus large. Le collectif Sens commun , mouvement anti-mariage gay issu de la Manif pour tous, veut ainsi apparaître comme précurseur dans l'organisation des "États généraux de la droite et du centre-droit". Avec pour but de proposer une série de mesures aux candidats à la primaire de la droite pour 2017.
Sur Europe 1 mardi 21 avril, la journaliste Caroline Roux a annoncé le lancement par Sens commun d'une "série de conventions thématiques" dès le mois de juin. La première, organisée à Lyon, portera sur les thèmes "Culture et identité". Il y en aura ensuite deux par mois à partir de la rentrée.
Les voici dans le détail, annoncés par la journaliste d'Europe 1 Aurélie Herbemont :
Puis 2 conventions/mois à partir de la rentrée: affaires sociales-famille-santé à Lille, Europe-politique étrangère à Strasbourg #SensCommun
— Aurélie Herbemont (@aurelherbemont) 21 Avril 2015
Réforme de l'Etat-finances publiques à Nantes, sécurité-justice à Bordeaux, économie-entreprise-innovation à Toulouse #SensCommun
— Aurélie Herbemont (@aurelherbemont) 21 Avril 2015
Agriculture-développement durable-ruralité à Brive, éducation-recherche à Marseille #SensCommun
— Aurélie Herbemont (@aurelherbemont) 21 Avril 2015
"Un meeting national conclura l’ensemble début 2016", écrit Sens commun dans un communiqué publié mardi sur son site. Intitulé "La France que nous voulons", ce court texte précise que ces forums visent à "rassembler le peuple de droite" :
"Il s’agit d’établir ensemble un cap clair et un terreau programmatique incontournable pour la droite. Il s’agit de proposer à notre pays de vraies perspectives, une vraie ambition, une vision cohérente et ancrée dans le réel : 'La France que nous voulons'.
"
Et d'appeler "l’ensemble des militants de la droite et du centre-droit" à participer à ces conventions pour "définir la France qu'[ils veulent]" en vue de "l’alternance" en 2017. Droite et centre-droit ne sont pourtant pas encore d'accord sur une stratégie commune en vue de 2017, la participation de l'UDI à la fameuse primaire étant rien moins que certaine.
Caroline Roux explique également qu'à l'issue de ce processus, Sens commun veut "préparer une plateforme présidentielle qu'ils soumettront aux candidats UMP à la primaire" de 2016. Ni plus, ni moins.
Selon un responsable du mouvement cité par Aurélie Herbemont, ceux qui se voient comme les "sales gosses de l'UMP" veulent en quelque sorte couper l'herbe sous le pied du parti en "préemptant" l'idée des "États généraux" communs à la droite et au centre :
Un responsable de #SensCommun : "on est les sales gosses de l'UMP. On préempte les Etats généraux de la droite et du centre" #salesgosses
— Aurélie Herbemont (@aurelherbemont) 21 Avril 2015
Minoritaire au sein de l'UMP, le courant issu de la Manif pour tous n'en était pas moins parvenu à faire dire à Nicolas Sarkozy le mot "abrogation" au sujet du mariage homosexuel. "Ça ne coûte pas très cher" de le prononcer, avait ajouté l'ancien chef de l'État en novembre dernier, au cours d'un meeting devant ces militants, en compagnie de Bruno Le Maire et Hervé Mariton.
Tous trois étaient alors candidats à la présidence de l'UMP. Hervé Mariton, le plus engagé des trois contre le mariage homosexuel, avait fini bon dernier de cette compétition interne, avec 6% des voix.
[BONUS TRACK]
Au Lab, les "Sales gosses", ça nous fait plutôt penser à ça. C'est cadeau :