Stéphane Le Foll, ministre en service commandé?

Publié à 08h07, le 13 mars 2013 , Modifié à 08h10, le 13 mars 2013

Stéphane Le Foll, ministre en service commandé?
(Maxppp)

L'affaire des lasagnes à la viande de cheval a mis en lumière son ministère. Mais le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a toujours eu une place particulière au gouvernement. L'homme est en effet l'un des leaders du groupe des "hollandais", ces proches du chef de l'Etat qui veulent faire entendre leur voix (et celle du président) parmi les ministres mais aussi au Parti socialiste.

Ce 13 mars, la patte Le Foll se retrouve ainsi dans Le Figaro. Le ministre y apparait en mission télécomandée pour "reprendre la main" sur le Parti socialiste, laissé à un Harlem Désir critiqué depuis le congrès d'octobre. Les deux se sont rencontrés en début de semaine à Solferino. Et Stéphane Le Foll de donner en on quelques conseils au premier secrétaire :

Il y a pour lui la nécessité de prendre la mesure de la situation globale et de fixer des objectifs de travail pour le PS.(...)

L'objet de ce rendez-vous était de voir comment travailler ensemble. Il faut que l'on travaille de façon coordonnée.

Autrement dit, Harlem Désir doit se bouger, faire en sorte que le PS soit une vraie force pour la majorité et non une parole contradictoire. Un autre hollandais traduit, toujours dans Le Figaro :

Le président ne peut pas donner le cap tous les quinze jours. Désir doit être plus offensif. S'il l'était, Le Foll n'aurait pas besoin de faire le boulot.

Stéphane Le Foll toujours, mais cette fois-ci dans le Canard Enchaîné de ce 13 mars. Là-encore, on apprend que le ministre de l'Agriculture s'est fait entendre, non pas auprès d'Harlem Désir, mais en plein déjeuner à Matignon fin février.

Alors que Jean-Marc Ayrault explique à ses ministres que sa mission est de "redresser les comptes publics", une poignée d'entre eux se rebellent. Dont Stéphane Le Foll. L'hebdomadaire écrit :

Ce jour-là, l'intervention du ministre de l'Agriculture avait été particulièrement remarquée. L'ex-directeur de cabinet de Hollande à Solferino avait estimé qu'"il ne suffisait pas de promettre du sang et des larmes aux Français pour faire une politique".

Une prise de position qui étonne à Matignon. Le Canard relève ainsi ce commentaire, laissant entendre que le ministre est ici missionné au plus haut de l'Etat :

Pendant six mois, Le Foll s'est occupé des bestiaux. Et là, par miracle, il sort de l'écurie. S'il le fait, c'est qu'on le lui a demandé.

Début mars déjà, ce hollandais signait dans Libération une tribune pour définir le nouvel horizon de la gauche et demander que la priorité soit donnée "à l'investissement productif". Disant ainsi tout haut ce que le président pense tout bas.

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