Publié à 18h26, le 25 novembre 2015 , Modifié à 19h10, le 25 novembre 2015

Syrie : Hervé Mariton critique la "fascination poutinienne à droite"

© AFP

C’est le débat de ce 25 novembre  à l’Assemblée : faut-il poursuivre l’opération militaire en cours en Syrie ? Si l’issue du vote ne fait que peu de doutes, les solutions diplomatiques apportées par les Républicains ne vont pas toutes dans le même sens. Alors que François Fillon a prôné une alliance avec le Hezbollah pour vaincre Daesh, beaucoup chez LR ne partagent pas cette analyse, à l’image d’Hervé Mariton.

Dans un entretien à Libération le 25 novembre, le candidat à la primaire de 2016 va à rebours de ses collègues LR en expliquant que "nos alliés de l’OTAN" n’ont pas exactement la même vision des choses concernant la formation d’une large coalition anti-Daesh. Puis, il évoque évidemment le rôle de Vladimir Poutine que le parti LR a souvent invoqué pour résoudre la crise en Syrie. Il explique d’abord trouver "assez préoccupante cette fascination poutinienne à droite" avant de développer :

 

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Coller à Poutine ? Cela ne sert à rien. Nous sommes totalement isolés. On parle de prendre acte du fait accompli en Crimée. Mais a-t-on bien mesuré les réserves de l’Allemagne et des pays de l’Est ? Comme souvent, la droite cède à la simplification.

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Voilà pour la première salve. La seconde concerne le vote pour la prolongation de l’état d’urgence, soutenue par Les Républicains. Sauf que le député de la Drôme y voit une volonté d’"homme providentiel"  venant de la droite. Ce qui l’énerve un petit peu. Il dit :

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Chez nous, beaucoup pensent que les situations lourdes ne peuvent se régler qu’avec des hommes providentiels. Et faute d’en avoir à droite, on le trouve en Poutine, promu grand défenseur des valeurs de l’Occident. Je crois connaître assez bien la Russie pour pouvoir dire qu’en matière d’homme providentiel, on peut peut-être mieux faire…

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"En matière d’homme providentiel, on peut peut-être mieux faire". Hervé Mariton par exemple ?

[EDIT 18h44] Comme prévu, l'Assemblée nationale a voté, à une très large majorité, pour la prolongation des frappes en Syrie.

À noter que tous les parlementaires du SRC (apparentés PS) ont voté pour cette prolongation. Seuls Isabelle Attard (députée écologiste) et Jean-Pierre Gorges avaient annoncés leur intention de voter contre la résolution. Les deux autres votes "contre" sont en réalité des erreurs de manipulation. 





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