Il est le président de l'Assemblée nationale mais ne juge pas opportun de donner immédiatement un droit de vote aux parlementaires sur une éventuelle intervention en Syrie. Invité de RTL ce 2 septembre, Claude Bartolone a réagi aux demandes de l'opposition , du Front de gauche et des écologistes de pouvoir voter sur cette question. Ce n'est pas le moment de vouloir chambouler la Constitution, a-t-il répondu en substance, "car Bachar el-Assad nous écoute et nous regarde".
Le socialiste estime que le vote du Parlement est "possible mais n'est pas une obligation" et que seul François Hollande peut décider de le convoquer :
"Il faut défendre les pouvoirs régaliens du chef de l’Etat : c’est à lui le moment venu, au cours d’une prochaine réunion, de voir si la situation exige un vote ou s’il n’y en n’a pas besoin.
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La veille, lors du Grand Rendez-Vous Europe 1-Le Monde-i>TELE , Manuel Valls s'était montré beaucoup plus catégorique sur l'impossibilité de voter pour les parlementaires. Selon le ministre, la lecture de la Constitution est stricte : elle ne "prévoit pas de vote préalable", un point c'est tout. Claude Bartolone estime quant à lui que le président, et lui seul, pourrait en décider autrement.
En attendant cette décision du chef de l'Etat, Claude Bartolone estime que toute polémique sur le non-vote des parlementaires est malvenue et typiquement "franco-française":
"Je ne crois pas qu’on ait besoin de se poser la question aujourd’hui, à chaud, alors que Bachar el-Assad nous regarde et nous écoute, de savoir s’il faut réformer la constitution ou pas. (...)
Il vaut mieux se poser la question de savoir quelle bonne réponse apporter à Bachar el-Assad plutôt que jouer des petits problèmes franco-français!
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Ce lundi, Jean-Marc Ayrault reçoit les responsables des partis politiques pour les informer de la situation en Syrie. Un débat sans vote aura lieu au Parlement le 4 septembre.
BONUS TRACK
Claude Bartolone dit "regretter" l'utilisation de l'expression "esprit munichois" par Harlem Désir, la veille sur Radio J. Le premier secrétaire du PS a en effet dénoncé un "esprit munichois" chez des dirigeants de l'opposition, une référence aux accords de Munich signés en septembre 1938 par l'Allemagne nazie, la France, la Royaume-Uni et l'Italie dans l'espoir d'éviter la guerre, en vain. et qui conduisirent au démembrement de la Tchécoslovaquie.
Pour Claude Bartolone :
"Je regrette l’expression telle qu’elle a été employée. Nous ne sommes pas entrain de jouer un débat franco-français, c’est l’image de la France dans le monde, la France des droits de l’homme.
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