La perspective d'une intervention en Syrie, et l'absence de vote au Parlement sur le sujet, génère moultes déclarations des responsables politiques, l'opposition regrettant de ne pouvoir voter, la majorité disant respecter la Constitution à la lettre.
Dans ce jeu de rôles, chacun dit souvent l'inverse de ses positions passées. C'est le n'importe quoi de la semaine, par Olivier Duhamel.
Volte-face
Valéry Giscard d’Estaing exige un vote du Parlement avant toute intervention en Syrie. Il se garda de le faire lorsqu’il décida l’intervention sur Kolwezi en 1978.
Jean-François Copé demande à Hollande de "ne pas être à la remorque d’Obama". Nul doute que si Sarkozy avait été réélu et pris les mêmes décisions, il n’aurait pas fait la même déclaration.
Claude Bartolone, Manuel Valls, d’autres socialistes ne jugent pas nécessaire un vote du Parlement avant d’intervenir. Naguère dans l’opposition, les socialistes soutenaient en général le contraire.
Harlem Désir dénonce l’esprit munichois des opposants à l’intervention. Si Hollande avait choisi cette position, nul doute pourtant qu’il l’aurait soutenu.
Sur un sujet aussi complexe, ne donnant le choix qu’entre des inconvénients, les réflexions libres sont aussi nécessaires que rares.