Thierry Solère théorise les "deux écueils" de la primaire PS que l'UMP a "évités"

Publié à 11h00, le 14 avril 2015 , Modifié à 12h09, le 14 avril 2015

Thierry Solère théorise les "deux écueils" de la primaire PS que l'UMP a "évités"
Thierry Solère © AFP / Jacques Demarthon

LES LEÇONS DE L'HISTOIRE - On savait que pour l'organisation de la primaire présidentielle de 2016, l'UMP s'était inspirée du scrutin organisé par le PS en 2011. L'important taux de participation qui avait marqué la compétition socialiste est notamment pris en exemple (enfin, pas par tout le monde). Mais comme dans tout retour sur expérience, il n'y a pas que des conclusions positives à tirer. Et Thierry Solère voit au moins deux "écueils" de la primaire du PS que l'UMP va savamment "éviter".

Sur iTÉLÉ mardi 14 avril, après avoir tranquillement clashé Booba, le "monsieur primaire" de l'UMP a déroulé son argumentation. "J'ai beaucoup regardé dans le détail ce qui avait marché et les écueils, et on se les est évités", a-t-il assuré. 

# 1 - Trop de candidatures = course des egos

Selon le député UMP des Hauts-de-Seine, proche de Bruno Le Maire, les socialistes avaient en premier lieu fait l'erreur de "multiplier les candidatures", ce qui aurait aiguisé les ambitions des uns et des autres et créé quelques *petits soucis* dans la majorité depuis l'élection de François Hollande. Il explique :

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Les conditions d'accès à la primaire pour les candidats, c'était pour gérer les ambitions des uns et des autres. Certains sont arrivés à la primaire - je veux pas donner de noms... [il est interrompu]

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Les intéressés (Arnaud Montebourg et Manuel Valls, notamment) en prendront bonne note. Cela n'est d'ailleurs pas très éloigné du "théorème Valls" signé Jean-Pierre Raffarin.

Selon Thierry Solère, les conditions posées par l'UMP pour se porter candidat - parrainages de 250 élus dont 20 parlementaires d'au moins 30 départements, ainsi que de 2.500 adhérents à jour de cotisation - joueront leur rôle de garde-fou, étant plus strictes que celles adoptées par le PS en son temps.

En 2011, six candidats avaient concouru au premier tour de la primaire du PS : François Hollande, Martine Aubry, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet.

Pour l'UMP, sont d'ores et déjà candidats : Alain Juppé, François Fillon et Xavier Bertrand. Nicolas Sarkozy n'a pas encore officialisé sa candidature mais celle-ci ne fait aucun doute. Bruno Le Maire répète qu'il n'est pas encore prêt à prendre sa décision mais il semble tout de même en avoir très très envie. D'autres, comme Nathalie Kosciusko-Morizet, pourraient également se lancer.

Et il faut encore compter d'éventuels candidats centristes, dont les formations respectives (UDI et MoDem) n'ont pas encore tranché la question de leur participation... Au final, la primaire de la droite pourrait donc compter plus de prétendants que celle des socialistes. Qu'importe pour Thierry Solère, qui assure que l'ambiance générale ne sera pas la même :

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Croyez moi, c'est pas un tour de chauffe pour montrer sa mimine et puis pour devenir populaire et essayer d'être ministre.

 

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# 2 - Aubry Première secrétaire = 49.3

Après sa défaite au second tour de la primaire face à François Hollande, Martine Aubry avait repris ses fonctions de patronne du PS. Un poste dont elle s'était mise en retrait sans pour autant démissionner durant le déroulement de la campagne. Entre temps, Harlem Désir, alors numéro 2 du parti, avait assumé les fonctions de Premier secrétaire par intérim. Et la seconde erreur des socialistes, selon Thierry Solère, est de n'avoir pas placé à Solférino un fidèle du président de la République dès son entrée en fonction. 

Il dit :

 

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Au lendemain de la primaire entre François Hollande et Martine Aubry, c'est Martine Aubry qui est retournée gérer le PS. C'est elle qui a fait les investitures [pour les législatives, ndlr] et il y a eu un système à deux têtes. Et quand vous voyez aujourd'hui le recours au 49.3, les frondeurs...



Si François Hollande avait eu la main sur le PS et que tout ça avait été dans une même direction, il en serait pas là.

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La fronde socialiste à l'Assemblée serait donc de la responsabilité de Martine Aubry et du choix des aspirants députés investis par le parti qu'elle dirigeait alors. Un autre Premier secrétaire aurait pu, toujours selon Thierry Solère, assurer le chef de l'État et le gouvernement d'une majorité moins encline à contester la politique économique

Or, l'UMP ne compte pas laisser une quelconque fronde prendre pied au Palais Bourbon. Comme l'explique Thierry Solère, "c'est le vainqueur qui, au lendemain de la primaire, désignera le chef de l'UMP pour l'année qui suit, notamment pour l'élection présidentielle." Un système "proposé par Nicolas Sarkozy au bureau politique" de l'UMP et qui "a rassemblé tout le monde", ajoute-t-il.

Et de conclure :

 

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On s'est évités ces deux écueils, nous à droite.

 

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Mais comme l'avenir est plein de surprises, rien ne garantit que d'autres "écueils", rencontrés cette fois-ci par l'UMP, n'éclaireront pas les générations futures. Y compris les socialistes.

Du rab sur le Lab

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