Désaccords – Les dissensions au Parti socialiste sur la ratification du traité budgétaire européen, qui sera soumis au Parlement à l’automne, tentent d’être apaisées.
Entre Bernard Cazeneuve qui assure qu’il "faut respecter les opinions de tous", et Claude Bartolone lançant un : "Je veux que le traité passe mais …", la ligne dure réclamée par Jean-Marc Ayrault sur le vote du traité budgétaire européen s’adoucit.
En première ligne sur le sujet, le ministre délégué aux affaires européennes, qui "multiplie les contacts avec les élus", et notamment les parlementaires selon le Monde daté du 28 août 2012, explique ce lundi 27 août sur RFI, qu’il se doit d’être pédagogue pour faire accepter la ratification du traité budgétaire européen à ses opposants issus de l’aile gauche du PS.
Tout en respectant les opinions divergentes :
"L’Europe est un combat (…) Il faut respecter les opinions de tous ceux qui, à gauche, formulent des interrogations, expriment des exigences et des souhaits. Mon rôle de ministre des affaires européennes, c’est de les voir les uns après les autres pour expliquer ce que nous faisons."
Un discours d’apaisement que n’a pas toujours tenu ce ministre hollandais. Sa position initiale, plutôt ferme et présentée deux jours plus tôt à la Rochelle, reléguait les opposants au traité budgétaire au même niveau que "les gouvernements conservateurs" :
"Il ne faut pas affaiblir le président de la République et le gouvernement dans la bataille qu'ils mènent" (…) face à des "gouvernements conservateurs qui considèrent que la croissance, c'est l'approfondissement du libéralisme en Europe".
Garant des débats à venir sur le traité à l’Assemblée nationale, le détenteur du Perchoir, Claude Bartolone joue lui l’ambiguïté, en nuançant ces désaccords tout en mettant en garde la majorité parlementaire de gauche.
"Je veux que le traité passe, mais…", explique-t-il au Figaro :
"Je veux que le traité passe mais je ne veux pas qu’il y ait des conséquences pour l’avenir, ni au sein du groupe PS, ni chez nos alliés."
Une manière de préciser que, à l’instar du Mécanisme européen de stabilité voté en février 2012, un vote défavorable d’une petite minorité de l’aile gauche du PS –alors que la discipline de groupe exigeait une abstention, ne serait pas un affront fait au gouvernement.
Un tel apaisement n’était pas gagné au sein du PS. Notamment entre le gouvernement et l’aile gauche du parti, pour laquelle Marie-Noëlle Lienemann et Razzy Hammadi étaient montés au front.
"Non, Monsieur Ayrault, nous ne voterons pas le traité européen !, déclarait au Lab la sénatrice, figure de l’aile gauche du PS."
En réponse, Jean-Marc Ayrault avait rappelé à l’ordre sa majorité, suivi par Martine Aubry à la Rochelle, enjoignant leurs camarades à "une exigence de solidarité avec le gouvernement". Ce qui faisait dire à la patronne du PS :
"Si certains ne sont pas d'accord là-dessus, ça veut dire qu'ils ne sont pas d'accord avec la politique qui va être menée"