TV grecque : la faute à Bruxelles ?

Publié à 12h06, le 13 juin 2013 , Modifié à 12h10, le 13 juin 2013

TV grecque : la faute à Bruxelles ?
Reuters.

La fermeture d’ERT, la télévision publique grecque fait réagir. Si les ministres français Aurélie Filippetti, pour qui cette décision "est préoccupante"  et représente"une tragédie pour la démocratie", et Alain Vidalies se sont exprimés sur le sujet, comment s’en sort l’exécutif bruxellois ?

Notre éditorialiste Olivier Duhamel analyse comment la Commission européenne s’emmêle les pinceaux sur la fermeture de la télévision publique grecque.

 

  1. Le bouc émissaire

    La fermeture des télévisions et radios publiques grecques a provoqué un choc considérable, bien au-delà d’Athènes. Et d’innombrables voix mettent en cause les eurocrates de Bruxelles et de Francfort.

    L’accusation s’appuie sur le fait que le gouvernement grec a pris cette décision le lendemain de l’arrivée en Grèce d’une mission d’inspection de la troïka (Commission, Banque centrale européenne, FMI). 

    Sauf qu'une telle mission se rend à Athènes tous les trois mois. Et sauf que la fermeture d’ERT a été décidée par le seul gouvernement grec. Le porte-parole de la Commission, Olivier Bailly, a déclaré hier : 

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    Ce n’est pas une décision de la Commission.

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    La Grèce comme tous les pays européens, a besoin de médias pluriels, libres et de qualité. (1)

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    Mais en même temps qu’elle se dédouanait et affirmait avoir appris la nouvelle "en même temps que tout le monde", la Commission a publié un communiqué semblant approuver cette fermeture qu’elle inscrit : 

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    ... dans le contexte des efforts considérables et nécessaires que les autorités prennent pour moderniser l’économie grecque.

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    Bref, ce n’est pas nous, mais ce n’est pas mal. 

    Des verges pour se faire fouetter…

    (1) Voir l’article de Nathalie Dubois dans Libération du 13 juin. 

Du rab sur le Lab

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