7 janvier 2016. Il y a un an, l'attentat contre Charlie Hebdo. En ce jour du souvenir, Nadine Morano est invitée de France Info. Avec un message : elle n'est pas "Charlie". En tout cas "pas Charlie Hebdo".
"Je suis la France, j'appartiens à cette communauté et j'appartiens à tous ceux qui se sont mobilisés pour défendre la liberté d'expression parce que personne ne doit mourir pour un dessin, pour un commentaire ou pour un édito", répond-elle a la première question, à savoir "êtes-vous - mais l'avez-vous été un jour ? - êtes-vous 'Charlie' ?". Et l'eurodéputée LR, candidate à la primaire de la droite et du centre, d'enchaîner sur une virulente critique de l'hebdomadaire satirique, symbole de la liberté d'expression décimé par les terroristes :
"Mais je n'ai jamais été Charlie Hebdo et je ne serai jamais Charlie Hebdo. Je ne l'ai jamais acheté et je ne l'achèterai jamais.
"
Ce journal, elle ne "l'aime pas", et puis c'est marre. Pour justifier ce discours, Nadine Morano invoque les "condamnations" judiciaires contre l'hebdo : "Je rappelle que Charlie Hebdo a déjà été condamné neuf fois, souvent pour injure, que ses dessins sont souvent humliliants, blessants, inutilement provocateurs". Elle ajoute :
"C'est la liberté d'expression mais c'est ma liberté aussi de ne pas aimer et de dire que je ne l'aime pas. Donc je n'aime pas, voilà.
"
Rien de bien étonnant dans ces propos de Nadine Morano. Simplement des mots apaisants, en cette date anniversaire.
Mardi, c'est un autre élu LR, Jean-Frédéric Poisson (également président du Parti Chrétien démocrate de Christine Boutin), qui s'en prenait à l'hebdomadaire et sa dernière une, représentant dieu s'enfuyant une kalachnikov dans le dos, avec ce titre : "L’assassin court toujours". Le député des Yvelines considère que Charlie Hebdo a "dépassé la limite" de la liberté d’expression, qui selon lui "doit apprendre à se fixer à elle-même ses propres limites", à savoir le blasphème.
[BONUS TRACK] Placement de produit
Nadine Morano est également interrogée sur sa candidature à la primaire. Et, très habituée qu'elle est à monétiser ses apparitions médiatiques par des appels au don, l'élue de l'Est se paye un bon gros coup de pub en direct. Jugez plutôt :
"- Nadine Morano : Ceux qui souhaitent me parrainer peuvent le faire très simplement, en allant sur le site jeparrainemorano.com, vous voyez.
- France Info : jeparrainemorano.com ?
- Nadine Morano : jeparrainemorano.com, tout attaché, jeparrainemorano.com et vous avez un bulletin préparrainage à remplir en ligne, et si vous souhaitez une personnalité différente de ceux qui incarnent au fond ce que les Français ont en face d'eux depuis trente ans, et ceux qui ont incarné le renoncement... enfin si on n'a pas un peu un renouvellement de la vie politique, de nouveaux profils, de nouveaux visages, on se dit 'mais c'est toujours les mêmes !'
"
#Primaire à droite : @nadine__morano place son site "https://t.co/D0ICEvs9eC" 3 fois en 6 secondes https://t.co/FEk3xm5Y8o
— France Info (@franceinfo) 7 Janvier 2016