De plus en plus de maires français s'engagent en faveur de l'accueil de réfugiés dans leurs communes. Dans une lettre publiée par Le JDD dimanche 6 septembre, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve les en félicite et les convie à une réunion de travail le 12 septembre, afin de coordonner leur initiative avec les moyens de l'État. Mais tous ne sont pas disposés à le faire, et notamment celui qui est en quelque sorte le premier d'entre eux : François Baroin, président de l'Association des maires de France.
Vendredi 4 septembre, le maire LR de Troyes a annoncé :
"Je ne le ferai pas à Troyes pour la simple et bonne raison que je suis en surcapacité à l'échelle régionale des centres d'accueil des demandeurs d'asile, qui sont aujourd'hui suroccupés depuis des mois et des mois. Toutes les villes qui seront à une heure de Paris seront sollicitées, toutes ne sont pas en situation de répondre, toutes ne sont pas en capacité d'accueillir, toutes ne peuvent pas mettre en danger aussi leurs politiques sociales d'accompagnement d'autres démunis [...]. On ne peut pas avoir des Calais partout en France.
"
Des propos qui ont suscité l'indignation de certains responsables politiques à gauche et en particulier de Germinal Peiro. Interrogé par France Info samedi, le député socialiste de Dordogne a estimé que l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy avait "dépassé les limites", et a donc demandé sa démission :
"Monsieur Baroin n'est pas n'importe qui ! [...] Il est président de l'association des maires de France et je ne voudrais pas que tous les Français considèrent que les maires de France ne veulent accueillir personne au moment où le réseau des communes s'organise.
[...] Il a dépassé les limites et bafoue les principes élémentaires de l'humanisme et de la solidarité. [...] Je demande sa démission et nous serons nombreux à la demander.
"
Pour l'instant, le président du conseil départemental de Dordogne est le seul. Cette mobilisation des maires de France intervient alors que la situation des migrants en Méditerranée est toujours aussi critique, et quelques jours après l'émoi mondial suscité par la publication de la photo d'Aylan Kurdi, petit garçon syrien de trois ans retrouvé mort sur une plage turque.
[BONUS TRACK]
La position de François Baroin est en tous cas bien différente de celle de son épouse, la comédienne Michèle Laroque. Comme l'a relevé un jorunaliste du Point, cette dernière fait partie des 66 artistes qui ont signé, dans Le JDD, un appel pour aider les réfugiés, intitulé "Une main tendue" :
Drame chez les #Baroin : François refuse l'accueil des réfugiés à Troyes ; Michèle Laroque signe l'appel du #JDD en faveur des réfugiés.
— emmanuel berretta (@Eberretta) 6 Septembre 2015À LIRE SUR LE LAB :
> Baroin ne croit "pas une seconde" Obama lorsqu'il affirme que la France n'est plus sur écoutes