La proposition vient des Gracques, dans une tribune publiée dans Le Monde. Ce qu'il faudrait à la France ? Un gouvernement composé d'une quinzaine de membres. Jean-Jacques Urvoas, président de la Commission des Lois à l'Assemblée nationale, député PS et poids lourds de l'Assemblée rejette ce mardi 24 novembre l'idée d'un exécutif resserré à quinze ministres.
Ce think tank, revendiqué à gauche, né en 2007, et composé, selon sa présentation officielle, de "personnalités engagées à gauche, anciens membres de cabinets des différents gouvernement de gauche ou acteurs de la société civile, enseignants, intellectuels, médecins, avocats, cadres, étudiants… " et représenté publiquement notamment par l’ancien conseiller rocardien Bernard Spitz, considère que le redressement du pays passe par une équipe exécutif réduite à quinze personnalités :
Un gouvernement de redressement, de reconquête et de simplification s’impose. Il sera composé d’une quinzaine de ministres d’expérience, des politiques, qui s’appuieront sur une véritable équipe de management au sein des ministères. Il fixera des objectifs de réduction des dépenses d’ici à 2017, en se donnant trois ans pour mener à bien les projets de transformation et d’économies.
Pas réaliste, juge Jean-Jacques Urvoas qui invoque le travail auprès des assemblées pour expliquer une idée qu'il qualifie "d'éculée" :
Les Gracques réclament un gvnt de 15 membres. Idée éculée qui ne tient pas compte du temps que doivent passer les ministres au parlement.
— Jean-Jacques Urvoas (@JJUrvoas) 24 Décembre 2013Une observation par ailleurs retweetée par Alain Vidalies, ministre des relations avec le Parlement. Un RT qui vaut soutien ? Le ministre ne le précise pas.
Cette idée d'un gouvernement resserré est un marronnier de la vie politique française. Alain Juppé, ancien Premier ministre s'est déjà exprimé sur la question. Pour lui, cela relève du fantasme.
Le maire de Bordeaux avait partaég son expérience sur France Inter, pour démontrer la difficulté de former un gouvernement restreint :
Les lieux de pouvoirs sont assez concentrés. On rêve, j’en avais moi-même rêvé, je fais mon autocritique, de gouvernement resserré, de quinze personnes, qui ferait vraiment avancer les choses sans l’alourdissement de ces "n" secrétaires d’état ou ministres délégués qui ne servent à rien.