Le rapprochement entre Jean-Louis Borloo et François Bayrou ne fait pas que des heureux dans les rangs de l'UDI. Si cinq députés, sur trente, ont déjà fait savoir qu'ils ne viendraient pasà la conférence de presse censée sceller l'union, un sénateur demande lui la tenue d'un congrès de l'UDI avant de procéder au mariage.
Hervé Maurey, vice-président du groupe UDI au Sénat, réclame "la convocation d'un congrès exceptionnel" avant le rapprochement avec le MoDem.
Au Lab, le sénateur explique qu'une décision "aussi importante ne peut être prise par quelques-uns" et met en avant le respect des statuts du parti.
Il y a un article dans nos statuts, l'article 7, qui dit que le congrès doit être réuni pour fixer les orientations stratégiques du parti. Il est incroyable qu'une telle décision soit prise par quelques uns autour d'une table. Ca me paraît la moindre des choses, on doit respecter nos statuts.
Sur le fond, Hervé Maurey a des "réserves très fortes" sur la personnalité de François Bayrou, "dont on connait les zigzags". Il regrette que le président du Modem n'ait pas reconnu "ses erreurs" depuis 2007.
Le sénateur regrette également un accord électoral non-sécurisé. Particulièrement pour les futures sénatoriales :
Sur l'avenir, je trouve qu'on manque d'assurances, notamment sur les élections locales. Le texte ne parle pas des élections départementales et sénatoriales de 2015. Quand on sait que la majorité au Sénat peut se jouer à quelques voix, ça n'est pas anodin.
La charte signée par Jean-Louis Borloo et François Bayrou mentionne les élections nationales, régionales et européennes, pour lesquelles les deux mouvements devront s'unir. Et précise que pour les suffrages locaux les cas seront examinés "ville par ville".
Hervé Maurey indique au Lab avoir écrit à Jean-Louis Borloo fin octobre pour lui exprimer la demande de la tenue d'un congrès. Lettre restée selon lui sans réponse pour le moment.
François Bayrou et Jean-Louis Borloo doit procéder à leur union ce mardi 5 novembre à partir de 17h15, dans une conférence de presse commune.