DERNIÈRE CHANCE - On ne sait pas encore qui sera le candidat de la droite pour la prochaine présidentielle. Mais le ou la vainqueur(e) de la primaire de 2016 aura intérêt à concrétiser en emportant l'Élysée l'année suivante, au risque d'avoir la fin de carrière de Valérie Pécresse sur la conscience.
Dans un portrait que lui consacre Elle, vendredi 28 août, la candidate LR aux régionales en Île-de-France annonce qu'elle plaquera tout si la droite ne revient pas au pouvoir dans deux ans :
"Si je ne suis pas élue cette fois, j'arrête la région [il s'agit de sa deuxième candidature, ndlr]. Et si on perd en 2017, j'arrête la politique... Je n'aurai plus la foi. À 50 ans, je mettrai mon énergie ailleurs, là où je pourrais être utile, dans une ONG, par exemple.
"
C'est qu'elle est un peu lasse de ce monde impitoyable. Trois années dans l'opposition et "les horreurs de la guerre Copé-Fillon", selon ses propres termes, l'ont particulièrement marquée. À tel point que, même lorsqu'elle cherche à se détendre en regardant un film ou une série, le traumatisme refait surface :
"Tout sauf 'House of Cards', j'ai trop peur de revivre la guerre Copé-Fillon.
"
Il est vrai que cet épisode ne s'était pas franchement bien terminé pour les fillonistes, parmi lesquels figurait Valérie Pécresse.
A priori, on peut croire à cette promesse de la députée des Yvelines. Elle a déjà promis qu'en cas d'élection à la présidence de la région en décembre, cela sera son seul mandat/fonction. Elle quittera son siège de députée, elle refusera tout poste ministériel, elle ne se présentera pas à la primaire. Et François Fillon himself se porte garant de l'honnêteté de sa championne : "Elle ne ment jamais, assure-t-il à Elle. Même dans les moments difficiles, elle reste parfaitement loyale. C'est rare en politique, où chacun joue pour soi."
[BONUS TRACK] Le test d'entrée en politique made in Chirac
Avant de jurer fidélité à François Fillon, Valérie Pécresse s'est forgée auprès d'un autre homme qui reste encore aujourd'hui son modèle en politique : Jacques Chirac. Mais pour l'embaucher en tant que conseillère à l'Élysée en 1995, ce dernier lui avait fait passer un test. Professionnel du contact humain, "Le Chi" voulait s'assurer des qualités de terrain de la jeune femme, comme le raconte Elle :
"'Serre-moi la main'. L'essai avait été concluant. Puis Chirac avait dit : 'Tu sais embrasser ? Parce qu'il va falloir que tu embrasses beaucoup en politique.' La jeune énarque, sortie deuxième dela promotion Condorcet, avait rosi.
"
Et cela aussi l'a visiblement marquée, puisqu'elle "continue de serrer les mains et d'embrasser à la chiraquienne", écrit le magazine. Fin avril, elle expliquait d'ailleurs :
"Mon modèle de campagne, c'est plutôt Jacques Chirac. Jacques Chirac de 94. On se refait pas, on ne renie pas ses parents. Il avait théorisé l'idée de cette rencontre, de prendre le temps.
"
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