GAME OVER - Les dirigeants socialistes, pro-gouvernement, ont-ils eu raison de la fronde d’une frange des députés PS ? Toujours est-il qu’à l’approche des élections régionales, le nombre d’abstentions socialistes sur le vote du budget a nettement diminué en un an, ce que n'a pas manqué de souligner et moquer Jean-Luc Mélenchon . Car à l’approche d’une échéance électorale comme les régionales qui s’annonce délicate pour la majorité, l’heure n’est plus à l’affichage des divisions internes, semble-t-il.
Ce que résume et admet sans faux semblant la député frondeuse Barbara Romagnan, qui a une nouvelle fois refusé de voter le projet de budget du gouvernement Valls. Au Parisien de ce samedi 24 octobre, elle consent :
"On est plutôt sur la fin de quelque chose.
"
Et d’ajouter, analysant ce recul des frondeurs comme une volonté de ne pas apparaître comme responsables de la débâcle électorale annoncée :
"Certains se sont dit qu’en ne s’opposant pas, ils porteraient moins la responsabilité de la défaite.
"
Outre l’imminence des élections régionales et les coups de pression habituels, la menace de Bruno le Roux de priver les frondeurs d’investiture aux législatives de 2017 a aussi pesé dans la balance. Ce qui, à la longue, a fini par lasser certains rebelles de la majorité socialiste. "Un certain nombre de camarades baissent un peu les bras", avoue Barbara Romagnan. "Ceux-là estiment que le processus a trouvé ses limites", déplore, toujours au Parisien, Laurent Baumel, qui figure parmi les têtes d’affiche de la fronde parlementaire.
Cet essoufflement de la fronde à l’approche des régionales doit en revanche en réjouir plus d’un dans la majorité, que ce soit au gouvernement ou à la direction du PS ou du groupe parlementaire à l’Assemblée. Néanmoins, n’est-ce pas là, de la part des frondeurs, une stratégie du "reculer pour mieux sauter" ? "Les différences se feront à nouveau entendre dans quelques mois, à l’approche de la présidentielle", prédit auprès du Parisien l’entourage de Bruno Le Roux, le patron des députés PS. Qui ajoute :
"Mais ça ne se jouera plus à l’Assemblée.
"
Pour le plus grand bonheur de ce proche de François Hollande.