Chaque occasion est bonne. Alain Juppé s'est de nouveau démarqué de Nicolas Sarkozy, lundi 23 mars, en prenant ses distances avec la position du président de l'UMP sur les menus de substitution dans les cantines scolaires. Nicolas Sarkozy avait soutenu, le 17 mars, la décision du maire de Chalon-sur-Saône de supprimer ces repas destinés aux élèves qui ne mangent pas de porc. Sud Ouest rapporte mardi 24 mars, que la position du maire de Bordeaux sur le sujet est bien différente. Lors d'un meeting commun avec François Fillon (où les deux hommes ont d'ailleurs pris soin d'omettre soigneusement le nom de Nicolas Sarkozy), Alain Juppé s'est prononcé en faveur du menu de substitution. S'appuyant sur son expérience de maire, il a déclaré:
A Bordeaux, on sert depuis très longtemps des repas où on peut choisir entre viande ou poisson, viande ou pas viande... Cela n'emmerde personne.
Une position déjà revendiquée la semaine dernière par un très-proche d'Alain Juppé, le maire du Havre Edouard Philippe. Ce dernier avait déclaré que "l'objectif premier des cantines est de permettre aux enfants de manger équilibré et dans de bonnes conditions." Ajoutant que dans sa ville, "il y avait 8000 demi-pensionnaires et que "pour certains d'entre eux, c'était le repas le plus équilibré de la journée".
S'inquiétant de la "frénésie" qui peut "saisir certains de nos concitoyens", l'ancien ministre des Affaires étrangères a aussi appelé à "ne pas faire de maximalisme" et à "organiser le dialogue" pour "éviter les antagonismes inutiles".
Voir l'extrait du meeting d'Alain Juppé, capté par BFM-TV:
Cette déclaration va dans le sens des dernières sorties d'Alain Juppé, qui plaide depuis plusieurs mois pour une "identité heureuse" et "respectueuse des diversités. Dans un ouvrage publié en septembre, le candidat à la primaire de l'UMP s'était dit plus favorable à "l'intégration" qu'à "l'assimilation" des étrangers en France. Intégration, vous savez, le terme dont Nicolas Sarkozy ne veut plus entendre parler.
Plus récemment, le maire de Bordeaux avait défendu l'autorisation faite aux mères voilées d'accompagner leurs enfants lors des sorties scolaires. Une décision du gouvernement qu'Alain Juppé avait soutenue en mobilisant un argument inattendu. L'ancien Premier ministre avait évoqué... sa mère. Il avait déclaré:
Quand ma maman allait à la messe, elle portait un foulard.
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