VIDÉO - Laurent Wauquiez explique qu'on se moque du droit constant contre les terroristes, Manuel Valls le traite d'"opportuniste"

Publié à 07h33, le 20 juillet 2016 , Modifié à 09h48, le 20 juillet 2016

VIDÉO - Laurent Wauquiez explique qu'on se moque du droit constant contre les terroristes, Manuel Valls le traite d'"opportuniste"
© Captures d'écran BFMTV

HEURES SOMBRES – Ils sont membres d'un parti qui s'appelle Les Républicains mais c'est un détail. Quelques élus de droite font preuve, depuis l'attentat de Nice, jeudi 14 juillet, au cours duquel 84 personnes ont été tuées, d'une certaine forme d'ingéniosité pour proposer des mesures qui violent l'État de droit. Ce qui, pour Éric Ciotti par exemple, n'est pas si grave .

Il est 2h39, ce mercredi 20 juillet, lorsque Laurent Wauquiez prend la parole dans l'hémicycle, lors des débats sur la prorogation de l'état d'urgence . Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes défend un amendement permettant d'enfermer les personnes suspectées de radicalisation. "La question qui nous est posée à travers cet amendement, c'est de savoir si nous attendons le passage à l'acte ou est-ce que nous nous dotons d'outils juridiques qui permettent de mettre hors d'état de nuire des individus suspects avant qu'ils ne passent à l'acte", lance l'élu LR qui explique qu'on se moque du droit constant face au terrorisme.

Il ajoute :

 

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Vous, s'agissant de personnes –et je rappelle que dans ceux qui ont été à l'origine de très nombreux attentats terroristes au cours des derniers mois, il y avait très souvent des individus qui étaient surveillés par les renseignements, qui étaient fichés S et qui, si vous aviez appliqué cette mesure n'auraient pas pu passer à l'acte. Votre réponse à vous, c'est laquelle ? Convention européenne des droits de l'homme. Attention, nous allons porter atteinte à leurs libertés personnelles. Attention, on ne peut pas prendre de mesures privatives de liberté. Attention, ce n'est pas compatible avec la Constitution. Mais changez le droit ! C'est exactement ce que les Français vous demandent. Changez le droit !



Ça fait un an et demi qu'on vous le demande. Changez le droit ! Vous êtes là pour nous dire : 'on raisonne à droit constant'. Maisnous ne sommes pas là pour raisonner à droit constant. Nous sommes là pour vous dire de prendre les mesures qui permettent de s'adapter. Et la vraie différence entre vous et nous, c'est que vous, vous invoquez les libertés personnelles des terroristes, nous, nous disons :  'il n'y a pas de liberté pour les ennemis de la République'.

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Des éclats de voix se font entendre dans tout l'hémicycle. On entend même des "facho !" lancés à l'adresse de Laurent Wauquiez. Il a beau être très tard, les élus ont bien la force pour un échange musclé. 

Manuel Valls répond quelques minutes plus tard, commençant d'emblée par qualifier ses propos d'inadmissibles. Et le Premier ministre d'exclure Laurent Wauquiez du champ républicain. "Je pense que c'est une stratégie que c'est une stratégie de votre part, que je ne confond pas avec la droite républicaine", lance le chef du gouvernement. Il ajoute :

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Cette stratégie, monsieur Wauquiez, elle vous emportera. Parce que quand on ne respecte pas les principes de la République, les principes qui sont au-delà, alors c'est le dérapage. Et monsieur Wauquiez, qu'est-ce qui fonde la République ? C'est l'État de droit. […]



La France dont je dirige le gouvernement ne sera pas celle où seront installés des centres où on enferme de manière indéterminée pour un temps indéterminé des individus qu'on suspecte. La notion même de suspect, monsieur Wauquiez, a entraîné ce pays, à des moments donnés, dans son histoire au cours des deux derniers siècles, dans le pire. Le pire ! Et s'il y a quelque chose qui nous sépare de manière totale, irrémédiable, pas la gauche et la droite mais vous, vous, et pas les autres, parce que je sais qu'il y a des républicains, c'est ça, c'est cette différence fondamentale de la démocratie et de la République et je ne me laisserai jamais entraîner par un opportuniste dans cette voie-là !

 

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Cela se termine sous les applaudissements de la gauche et un hochement de tête désabusé de Laurent Wauquiez. Comme toujours. 

Un instant isolé par BFMTV et à revoir ci-dessous en vidéo : 



 

 

 

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